La ministre de l'Éducation, Anne Genetet, a défendu dimanche la volonté du gouvernement d'instaurer trois jours de carence en cas d'arrêt maladie pour les fonctionnaires, soulignant qu'il n'y avait aucune "raison" de s'opposer à une "égalité de traitement" entre le secteur public et privé. "Le délai de carence, l'idée, c'est d'aligner. C'est ce qui a été proposé, que ce soit aligné sur les salariés du privé, qu'il n'y ait pas de différence", a expliqué Anne Genetet lors de l'émission "Questions politiques" de France Inter, France Télévisions et Le Monde. Elle a ajouté : "Je ne vois pas la raison pour laquelle on s'opposerait à ce qu'il y ait une égalité de traitement entre tous les gens qui travaillent."
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Les enseignants concernés, mais d'autres priorités pour l'Education
La ministre a précisé que les enseignants, "comme les autres fonctionnaires", sont concernés par ces mesures. Toutefois, elle a souligné que les difficultés d'exercice du métier et l'attractivité de la profession étaient des sujets plus importants pour l'enseignement aujourd'hui. "Derrière, ce n'est pas tant la question de l'absence de nos professeurs pour raison de maladie qui pose problème, mais plutôt les difficultés liées à l'exercice du métier", a-t-elle ajouté.
"Si on s'occupe uniquement de l'absence de nos professeurs pour raison de maladie, il faut savoir qu'ils sont la fonction publique la moins absente par rapport aux autres, hospitalière et territoriale", a tempéré la ministre. Elle a précisé que "les enseignants ne sont pas plus ni moins absents que les salariés du privé".
Les mesures d'économies sur la fonction publique et la colère des syndicats
Fin octobre, le gouvernement a annoncé un plan d'économies de 1,2 milliard d'euros sur la fonction publique, comprenant notamment l'instauration de trois jours de carence (non payés) pour les fonctionnaires. L'objectif est d'aligner les conditions d'indemnisation du public sur celles du privé. Toutefois, cette proposition a déclenché une forte opposition des syndicats, qui ont appelé à une journée nationale "d'action" et de "grève" le 5 décembre.
Selon un rapport publié vendredi par la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP), les agents de la fonction publique se sont absentés en moyenne 12 jours en 2023, soit 1,7 jour de plus que les salariés du secteur privé (10,3 jours). Toutefois, cet écart a diminué par rapport à 2022, où il était de 2,8 jours.