DFDS Seaways a décidé de suspendre jusqu'à mardi ses rotations entre Calais et Douvres, en Angleterre. La compagnie danoise de ferry avance avoir été victime d'incidents dans le port français, a-t-on appris dimanche auprès de l'entreprise. DFDS est actuellement en plein conflit social avec les marins de la Scop SeaFrance. En juin dernier, elle a racheté les deux navires de la compagnie MyFerryLink, gérée par Eurotunnel, dans lesquels les marins français travaillaient.
Insultes et fusées de détresse. "Samedi soir, un de nos navires, le Malo Seaways, a été la cible de fusées de détresse, dont une a touché notre navire qui était armé avec un équipage", a expliqué un porte-parole de la compagnie danoise. D'après Eric Vercoutre, secrétaire général du syndicat maritime Nord (SMN) ultra-majoritaire au sein de la Scop SeaFrance, l'équipage du Malo Seaways a d'abord agressé verbalement celui du Berlioz de la compagnie MyFerryLink, quand les deux bateaux se sont croisés au port de Calais. Une fois le bateau danois garé, des fusées de détresse ont été tirées "en l'air".
"Suite à ces incidents et par souci de sécurité pour nos personnels, nos navires, et aussi nos passagers, nous avons décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre nos rotations vers Calais", a cependant décidé DFDS. La compagnie a annoncé sa décision sur son compte Twitter, où elle évoque une suspension jusqu'à mardi, "due à des perturbations continues". "Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce genre d'incidents. Nous nous réservons le droit de porter plainte", a ajouté le porte-parole.
La compagnie effectue en temps normal dix traversées par jour entre Calais et Douvres dans chaque sens. Le Malo Seaways va rester à quai à Calais, tandis qu'un deuxième navire va être détourné sur Dunkerque, d'où DFDS opère un troisième bateau, a précisé la compagnie.
Le devenir de SeaFrance en suspens. DFDS Seaways s'était vu bloquer l'accès au port de Calais pendant plusieurs jours par des marins de la Scop SeaFrance. Ces derniers avaient mis fin au blocage mardi dernier. Une réunion est prévue lundi après-midi, après la proposition par le gouvernement jeudi d'un protocole de sortie de crise.
"Nous travaillons dur avec les parties impliquées pour regagner l'accès au port de Calais dès que possible", a commenté de son côté le patron de DFDS Seaways en Grande-Bretagne.
Le président du conseil de surveillance de la Scop, Bruno Landy, a eu les gens de DFDS et s'est excusé de l'incident. "On ne peut pas contrôler tout le monde. On n'est pas dans un état d'esprit comme ça, nous on veut discuter. C'est malheureux d'en arriver là, ce n'est pas notre façon de voir les choses", a aussi observé Eric Vercoutre.