C'est une véritable gifle infligée à l'un des mastodontes mondiaux de l'automobile : la justice allemande a condamné lundi Volkswagen à rembourser en partie un client qui avait acheté une voiture équipée d'un moteur diesel truqué. Cet arrêt pourrait influencer des dizaines de milliers de procédures, cinq ans après l'éclatement du scandale "Dieselgate".
Avec ce verdict, la justice allemande estime que l'achat de la voiture truquée en soi est un préjudice pour le client. Jusqu'à présent, c'était l'un des axes de défense de Volkswagen : "Nous avons triché avec les autorités en truquant les données de pollution, mais les clients avaient une voiture qui roulaient et qu'ils pouvaient utiliser", disaient en substance les dirigeants de la firme.
Une défense qui ne tient plus…
Cet argument ne tient plus. Les mots et le ton de l'arrêt de la cour fédérale de justice sont particulièrement durs. On peut notamment y lire que Volkswagen a trompé "sciemment et systématiquement" pendant plusieurs années et ce "dans une optique de profitabilité", "un comportement contraire aux convenances morales et particulièrement blâmable".
Pour les juges allemands, toute l'opération depuis la mise au point de ce logiciel pour truquer les moteurs jusqu'à son installation dans 11 millions de véhicules dans le monde a requis au moins la connaissance du directoire de l'époque, voire son approbation.
… et une facture qui s'alourdit
Si cet hiver, en négociant le paiement d'indemnités, les dirigeants de la firme allemande ont pu échapper au procès pénal, les voici clairement épinglés. Cela va faire jurisprudence pour les 60.000 autres procédures en cours.
Volkswagen doit aussi encore indemniser 235.000 autres clients allemands, qui ont décidé de passer par un accord à l'amiable fin avril. Au total, la facture pourrait monter à 3 milliards d'euros mais le groupe échappe au pire puisqu'aux Etats-Unis, le scandale lui a déjà coûté 30 milliards d'euros.