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Margaux Fodéré / Crédit photo : JOEL SAGET / AFP , modifié à
Entre les contraintes pour apporter les matériaux sur place, les travaux de voiries retardés et des chantiers interrompus, l’intérim dans le secteur du BTP risque de souffrir de l'effet JO cet été à Paris. De nombreux travailleurs se retrouvent au chômage technique.

Il ne reste plus que 10 jours avant les Jeux olympiques de Paris 2024 et depuis lundi 15 juillet, une voie est réservée aux véhicules accrédités sur le périphérique et sur plusieurs tronçons d’autoroutes autour de Paris. De quoi ajouter des difficultés de circulation dans la capitale, mais aussi pénaliser le secteur... du BTP. 

Entre les contraintes pour apporter les matériaux sur place, les travaux de voiries retardés et des chantiers interrompus, l’intérim dans ce secteur s’attend à un été très calme. "Sur les travaux de réfection urbaine, des rues ou des avenues à Paris, c’est certain que les acteurs du BTP ont peut-être un peu moins de travail sur cette partie-là qui se fait souvent au moins d’août", concède Michael Voirin, en charge de la direction commerciale du groupe Proman, spécialiste de l’intérim en France. 

Une organisation à repenser 

De son côté, le groupe Connectt, également spécialisé dans l'intérim, anticipe même jusqu’à 25% de baisse d’activité dans certaines agences franciliennes de son réseau par rapport à la même période en 2023. Avec en première ligne, le BTP. Abderhamane Keita, l'un des responsables de la branche BTP au sein du groupe, se prépare à repenser l’organisation de ses équipes. "Tout ça, c'est du personnel qui va devoir s’arrêter malheureusement à partir la semaine prochaine", dit-il en jetant un coup d'œil à son planning.

Dans l’agence du groupe, située dans le 11e arrondissement de Paris, et spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics, beaucoup de projets vont être suspendus le temps des JO. "Au niveau des chantiers, là actuellement, on en a 80. Dans les prochains jours, ça va être divisé par deux. Habituellement, on en a à peu près 140", illustre Abderhamane Keita. Le chiffre d’affaires est parti pour fortement diminuer, même si l'agence espère se rattraper dès la rentrée. 

Un effet JO plus positif dans d'autres secteurs

De nombreux intérimaires se retrouvent au chômage technique, comme Ismaïl, 47 ans, dont la mission sur laquelle il travaillait n'a pas été renouvelée. "Au mois de septembre, je pense que le travail sera à nouveau ouvert, mais là, je suis toujours en recherche", dit-il. Pour venir en aide à tous ceux qui se retrouvent sur le carreau, l'agence propose des projets dans d'autres secteurs. 

Car si le BTP s’apprête à ralentir la cadence cet été dans la capitale, l’entretien des espaces extérieurs ou la logistique, eux, auront bien besoin de renforts. "Il y a d’autres secteurs que les JO vont faire booster, et ça a déjà commencé. On travaille avec un des clients qui va gérer toute la logistique de tout le matériel pour les Jeux olympiques. On a déjà commencé depuis un mois et demi", confirme Michael Voirin. Dans le transport et l’hôtellerie aussi, l'effet JO devrait être plus positif.