La déclaration de politique générale de la Première ministre Élisabeth Borne à l'Assemblée nationale était longue et dense, avec plusieurs confirmations, mais aussi une annonce : "Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'État de détenir 100% du capital d'EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a dit la cheffe du gouvernement. Que faut-il comprendre de cette annonce ?
Cela signifie que l'État veut entièrement reprendre la main sur EDF. L'État est déjà actionnaire à près de 84%, les salariés à 1%, la France souhaite donc racheter la part des actionnaires privés (15%), ce qui devrait coûter environ cinq milliards d'euros. Sans compter, sans doute, un petit bonus de rachat aux actionnaires. Un bonus dont le montant n'a pas encore été évalué. Cela ne réglera pas le problème de fond de l'énergéticien français, notamment son énorme endettement : environ 60 milliards d'euros, creusé encore par le plafonnement des prix de l'électricité.
Un gage de confiance ?
Une situation qui ne rassure pas du tout les institutions financières, qui ont tendance à prêter plus cher quand elles ne sont pas rassurées. Cette montée au capital peut donc être un gage de confiance, et peut ainsi permettre au groupe d'obtenir des prêts plus avantageux pour investir, par exemple, dans la construction de nouveaux EPR2 promis par Emmanuel Macron. "La transition énergétique passe par le nucléaire", a martelé mercredi Élisabeth Borne, reprenant la position adoptée dès cet hiver par le président.
Après l'annonce de mercredi, l'action de l'entreprise bondissait à la Bourse de Paris. Le titre prenait 15,58% à 9,07 euros vers 17H25, dans un marché en hausse de 2,10%. Avant le discours, le cours était en net recul, de 5%.