Droits de douane : en France, le revirement de Donald Trump accentue l'incertitude des vignerons du Var
Le yoyo exercé par Donald Trump sur les marchés financiers cette semaine n'est pas sans conséquences : en France, les viticulteurs restent dans l'incertitude. Dans le Var, où Europe 1 s'est rendue, sur les 150 millions de bouteilles produites chaque année, 20 millions de bouteilles de rosé sont exportées aux États-Unis.
Chute des bourses, remontada… La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a marqué la semaine. Le président américain a fait du yoyo, annonçant des taxes exorbitantes pour les marchés du monde entier avant de faire machine arrière et annoncer un gel des mesures de trois mois, à l’exception de la Chine.
En France, plusieurs filières sont impactées, notamment la viticulture. Dans le Var, où 20 millions de bouteilles de rosé sont exportées chaque année aux États-Unis, sur les 150 millions de bouteilles produites.
Manque de visibilité
Au château Saint-Pierre, 10% de la production de rosé part aux États-Unis. Un chiffre si considérable que même Barack Obama est venu visiter le domaine. Aujourd'hui, les volte-faces de Donald Trump déconcertent le directeur du château, Victor Bardou.
"C'est surtout le manque de visibilité qui est un peu compliqué à gérer. Il y a un mois de ça, là, on était sur peut-être 200% de taxes. Après, on est passé à 20%, maintenant à 10%. Donc bon, pour l'instant, on reste flexible et on attend de voir ce qui va se passer d'ici à 90 jours", résonne-t-il.
Des hausses inévitables
L'incertitude va peser sur les ventes. Le marché américain représente 16% à 17% des exportations de rosé de Provence. "Ça va avoir un impact de toute façon, puisque le prix de nos bouteilles va prendre entre un et trois dollars en fonction de leur positionnement. Donc même si ce n'est qu'un ou trois dollars, il faut se dire que le consommateur américain va avoir 10% de plus minimum sur tout ce qu'il achète", explique Brice Eymard, du conseil interprofessionnel des vins de Provence.
Le consommateur américain risque donc d'acheter moins de rosé avec des répercussions sur toute la filière. "Le souci principal serait des retours de volume en Provence, qui pourrait déstabiliser un petit peu le marché local", complète Victor Bardou, du Château Saint-Pierre. Et pour limiter les risques, ces dernières années, les viticulteurs Varois ont développé le marché européen.