Mildiou, pluies abondantes... En 2024, le vignoble de Bordeaux a connu sa plus faible récolte depuis 1991
Le vignoble de Bordeaux, premier vignoble AOC de France, a connu en 2024 sa plus faible récolte depuis 1991 en raison de l'arrachage subventionné de parcelles et de faibles rendements liés aux conditions météorologiques, a-t-on appris vendredi auprès de l'interprofession.
Bordeaux, le premier vignoble AOC de France, enregistre sa plus faible récolte depuis 1991. Selon les chiffres publiés par l'administration des douanes, les vignerons bordelais ont produit 3,3 millions d'hectolitres l'an dernier, contre 3,8 millions en 2023, soit une chute de 14% de la production. La forte baisse s'explique par plusieurs facteurs climatiques, mais aussi par une demande en baisse.
10.000 hectares arrachés en 2024
Sécateur en main pour la taille hivernale, Véronique, viticultrice à Saint-Aubin-de-Blaye, constate dans son exploitation une baisse de récolte en 2024. Cette chute est due notamment au mildiou, une maladie causée par des champignons qui affectent les plantes, mais aussi aux phénomènes climatiques. "On a eu beaucoup trop de pluie... On a perdu un tiers de production, on a perdu un tiers de trésorerie quand on peut le vendre", déplore Véronique.
Des rendements plus faibles et des plans d'arrachage importants : près de 10.000 hectares ont été arrachés en 2024, indique le conseil interprofessionnel du Vin de Bordeaux. "Nous on a perdu 500 hectares. C'est 7 à 8% de nos viticulteurs qui ont arraché leurs vignes", constate Stéphane Hérault, le président de la cave coopérative des vignerons de Tutiac. "On peut le voir comme une mauvaise nouvelle effectivement quand on baisse en activité, en chiffre d'affaires et donc en marge, en emplois générés par la viticulture".
Mais ce dernier est surtout inquiet par une baisse "structurelle" de la consommation, espérant "qu'elle arrive à son bout". "La seule chose à faire, c'était d'adapter les volumes que l'on produit à ce qu'on sait vendre. Il y a encore près de 6.000 hectares qui vont s'arracher, donc on va tomber en dessous de 90.000 hectares à Bordeaux. Et tout ça pour équilibrer l'offre et la demande et redonner de la valeur ajoutée à nos vins", conclut-il.