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Barthélémy Philippe // Crédit photo : Pixabay , modifié à
L'État doit faire des économies. Pour cela, l'exécutif cherche des solutions : baisse de l'assurance-chômage, la sous-indexation des retraites sur l'inflation, moindre prise en charge de certains remboursements de santé. Le gouvernement n'écarte donc aucune piste pour faire des économies. 

10 milliards d'euros en guise d'apéritif. Fin février, le gouvernement a acté 10 milliards d'euros de gels de dépenses dans les budgets des ministères. Confronté à une conjoncture moins favorable qu'envisagée au départ, Bruno Le Maire s'est résolu à abaisser la prévision de croissance pour 2024 de 1,4 à 1%. 

12 milliards d'économies à trouver dans les prochains mois 

Conséquence : les recettes de l'État seront plus faibles que prévues et il va falloir trouver au moins 12 milliards d'économies dans les prochains mois. Puisque l'exécutif refuse d'augmenter les impôts, c'est dans le copieux modèle social qu'il veut tailler. Car ce modèle, souvent envié par nos voisins, coûte très cher aux finances publiques : 850 milliards d'euros par an, un record dans l'Union européenne. Le financement de la protection sociale représente 56% des dépenses de l'État, un tiers du PIB. 

Et les plus gros postes de dépenses sont les retraites et la santé, selon Bruno Chrétien, président de l'Institut de la protection sociale : "La retraite, c'est-à-peu près 340 milliards d'euros, 13 à 14 % du produit intérieur brut (PIB), la santé viendra au deuxième rang avec 10 à 11 points de PIB également. Ensuite, on aura des dépenses qui sont de moindre importance : la politique familiale, la prévoyance : tout ce qui est arrêts de travail, prise en charge du décès. Troisième poste, tout ce qui est chômage et puis on compte parfois l'aide au logement à l'intérieur". 

Les retraites dans le viseur 

Concrètement, le levier d'économie le plus efficace, c'est de ne pas revaloriser les retraites à la hauteur de l'inflation comme c'est généralement le cas chaque début d'année. Le 1er janvier dernier, la revalorisation des retraites de base de 5,3 % a coûté 14 milliards d'euros à l'État. Selon Français Ecalle, spécialiste des finances publiques et ancien magistrat à la Cour des comptes : "sous-indexer d'un petit point les retraites par rapport à l'inflation permettrait d'économiser 3 milliards d'euros". 

Beaucoup d'économistes estiment qu'une telle mesure serait d'ailleurs justifiée, car en France, les retraités ont un niveau de vie plus confortable que les actifs. Mais la manœuvre est politiquement risquée car les plus de 65 ans votent plus que les autres classes d'âge. Et que cet électorat déterminant s'est montré fidèle à Emmanuel Macron en 2017 et 2022.