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Baptiste Morin
Ce lundi, les ministres des Finances de la zone euro vont se réunir à Bruxelles. L'occasion pour Bruno Le Maire de défendre son produit d'épargne européen. Le ministre de l'Économie avait proposé l'idée il y a quinze jours et ce livret A, à la sauce européenne, permettrait donc de faire travailler l'argent des Européens.

Ce sont 10 milliards d'euros qui dorment sur les comptes bancaires des Européens. Ces derniers ont en effet tous la même habitude : ils laissent beaucoup d'argent sur leur compte en banque. Un tiers de leur épargne n'est pas placé. Une idée insoutenable pour le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "L'argent des Européens, il dort au lieu de travailler", regrette-t-il. "Il doit travailler à la croissance, à l'innovation pour financer l'intelligence artificielle et la transition climatique."

"Une petite réserve"

L'Europe pâtit aujourd'hui de la fragmentation de ses marchés. Chaque année, ce sont environ 250 milliards d'euros qui quittent le continent vers des marchés plus attractifs. Mais si l'idée de Bruno Le Maire est soutenue par la Banque centrale européenne et Christine Lagarde, elle ne convainc pas tout le monde, à commencer par l'Allemagne, explique l'économiste Philippe Crevel

"Il y a une méfiance en se disant que les Allemands n'ont pas aidé des états endettés ou des entreprises pas compétitives. Il y a toujours une petite réserve." À noter qu'un précédent a déjà existé : un plan d'épargne retraite européen lancé en 2019. Mais ce dernier s'est heurté à une fiscalité fluctuante en fonction des États.