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La BCE veut continuer à baisser ses taux face à la faible croissance

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP . 3 min
La BCE veut continuer à baisser ses taux face à la faible croissance
La BCE veut continuer à baisser ses taux face à la faible croissance © Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

La Banque centrale européenne a baissé ses taux d'intérêt ce jeudi, pour la quatrième fois d'affilée. Face à la faible croissance en zone euro et les risques de guerre commerciale avec l'administration Trump, la BCE ouvre la porte à d'autres pas en ce sens. Les taux ont reculé au total de 1,25 point de pourcentage, depuis leur pic en septembre 2023.

La Banque centrale européenne a baissé jeudi ses taux d'intérêt pour la quatrième fois d'affilée et ouvert la porte à d'autres pas en ce sens face à la faible croissance en zone euro et aux risques de guerre commerciale avec l'administration Trump.

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Le taux de dépôt, qui fait référence, a reculé de 0,25 point de pourcentage, à 2,75%. Cela en fait la cinquième baisse du loyer de l'argent depuis juin.

Le niveau actuel des taux de la BCE reste "restrictif" pour l'économie

Les taux ont reculé au total de 1,25 point de pourcentage depuis leur pic atteint en septembre 2023, dans un contexte à l'époque de forte inflation. Et le repli n'est pas achevé. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a clairement signifié que les gardiens de l'euro voulaient continuer sur cette voie, sans vouloir s'engager sur un calendrier précis.

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Le niveau actuel des taux de la BCE reste "restrictif" pour l'économie, "nous ne sommes pas à un niveau neutre de taux" pour la croissance, qui signifierait que l'institut monétaire a achevé son cycle, a-t-elle ajouté. Dans ces conditions, il est "trop tôt" pour envisager "à quel moment nous devons arrêter" de baisser les taux.

La BCE "devrait être en mode automatique dans les mois à venir et ramener les taux d'intérêt à un niveau neutre comme première étape", soit un niveau de taux qui n'aide ni ne pénalise la croissance économique, commente Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management.

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Depuis la fin de l'année 2023, les estimations du taux neutre varient entre 1,25 % et 2,50 %. Certains économistes voient l'institution aller plus loin encore dans les baisses de taux. "Nous connaissons la direction vers laquelle nous voulons évoluer et c'est la direction que nous allons prendre", a dit Mme Lagarde, en référence à un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire.

Le PIB de la zone euro a augmenté de seulement 0,7% en 2024

La BCE a justifié sa décision de mercredi par le fait que "le processus de désinflation est en bonne voie". Elle anticipe toujours un retour de l'inflation à son objectif de 2% et "de manière durable" dans le courant de cette année.

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La remontée des prix en zone euro au dernier trimestre de 2024, jusqu'à 2,4% en décembre, est ainsi relativisée. L'inquiétude des gardiens de l'euro s'est déplacée vers le soutien à une zone euro économiquement fragile.

Des données publiées jeudi montrent que la croissance a calé en fin d'année dernière, selon Eurostat, avec une stagnation au dernier trimestre. En cause, de mauvaises performances en Allemagne et en France, les deux premières économies du bloc, qui connaissent une phase d'instabilité politique.

Sur l'ensemble de l'année 2024, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de seulement 0,7% comparé à 2023, après +0,4% l'année précédente, confirmant l'enlisement dans la stagnation d'une Europe déclassée par rapport à la Chine et aux Etats-Unis. Dans le même temps les Etats-Unis, eux, ont connu une croissance de 2,8% l'an dernier.

 

Des "frictions dans le commerce mondial pourraient peser sur la croissance de la zone euro"

Aux problèmes structurels de l'économie européenne s'ajoutent aussi les craintes de guerre commerciale dans le monde, au moment où le nouveau président américain Donald Trump menace de relever les droits de douane des Etats-Unis.

"De plus grandes frictions dans le commerce mondial pourraient peser sur la croissance de la zone euro en pénalisant les exportations", a dit Mme Lagarde. Et elles pourraient de surcroît rendre "les perspectives d'inflation de la zone euro plus incertaines", a-t-elle estimé.

La banque centrale américaine (Fed) a, quant à elle, opté mercredi pour le statu quo sur ses taux, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, face à une inflation élevée et un marché du travail jugé solide.

Elle a tenu tête au président américain Donald Trump qui avait "exigé" la semaine dernière que "les taux d'intérêt baissent immédiatement".

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