"Mon sentiment, c'est qu'il faut baisser les impôts en France", a déclaré mercredi le Premier ministre Édouard Philippe, interrogé sur BFMTV quant à sa position dans le "grand débat national" sur les questions de fiscalité.
"Ce serait assez sain". Rappelant que le président de la République avait pris cet engagement, il a jugé qu'"il y aurait quelque chose de curieux à imaginer que la sortie du grand débat, c'est plus d'impôts". "L'idée c'est plutôt de considérer qu'il faut baisser le niveau de prélèvements obligatoires en France. Je pense que ce serait assez sain", a souligné Édouard Philippe. Le taux de prélèvements obligatoires a atteint 45% en 2018 et devrait diminuer à 44,2% en 2019, grâce à la réforme du CICE et à une nouvelle baisse de la taxe d'habitation.
"Souvent, je vois des interlocuteurs du débat public formuler des idées de dépenses nouvelles mais formuler assez peu d'idées d'économies nouvelles", a regretté le Premier ministre. "Notre objectif c'est de faire en sorte que les dépenses publiques augmentent moins vite que la croissance", a-t-il rappelé.
Le Premier ministre pointe "45 ans de contradictions". Mais il a concédé que "tout le monde souhaite que la dépense publique qui le concerne puisse d'une façon ou d'une autre augmenter", voyant dans cet état de fait "une certaine forme à la fois de facilité et de contradiction". "Ça fait 45 ans qu'on vit ces contradictions, ça fait 45 ans qu'on fait du déficit, ça fait 45 ans que la dette augmente. Il serait sain que nous puissions inverser la tendance", a encore dit le Premier ministre. La dette publique en France frôle les 100% du produit intérieur brut, soit une année de production de richesses.