L’accalmie se confirme sur le front des violences urbaines, une semaine après la mort du jeune Nahel. Seules seize personnes ont été arrêtées dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère de l’Intérieur. Si la tension redescend dans les rues, l'heure est au bilan pour de nombreuses entreprises. Et les dégâts peuvent être très lourds. Au sein de l'entreprise Tessi, spécialisée dans l'informatique, à Roubaix, 500 salariés sont plongés dans l'inconnu depuis que leurs locaux aient été ravagés par les flammes.
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Des locaux incendiés puis pillés, la double peine
Sur place, l'odeur de cramé et de plastique brûlé est toujours très présente, dès l'entrée. Il ne reste que la structure du bâtiment de trois étages, d'abord incendié dans la nuit de jeudi à vendredi puis complètement pillé le week-end dernier comme l'explique Fouad, un salarié.
"Ce qui avait survécu aux flammes a été arraché. Par exemple, le mobilier pour récupérer des petits métaux qui sortaient par les faux plafonds… Certains ont même été jusqu'à jeter des radiateurs du troisième étage sans que personne ne leur dise rien… Des moteurs de climatiseurs ont été volés et embarqués dans des camions. Que du vandalisme", détaille-t-il avant d'ajouter : "Et personne pour intervenir". Une double peine : le site n'a pas été protégé pour la direction de Tessi. Cécilia, la responsable Hauts-de-France de l'entreprise, lance un appel à l'aide.
"Les maires reçus par le président mais nous rien"
"On n'a pas été soutenu par l'État. Les maires ont été reçus par notre président. Nous, rien, même pas un coup de fil. C'est dommage. On est présents pour nos collaborateurs afin de les remettre à l'emploi mais pour le coup on se sent vraiment seuls", regrette-t-elle. Sur les 500 salariés que compte Tessi, il y a en 300 en télétravail ou dispatchés dans des entreprises partenaires, 200 au chômage partiel. "On restera dans le Nord", confie la responsable "mais on ne sait pas encore où".