Nouveau tour de table sur les prix de l'énergie. Les ministres européens de l'Économie se réunissent à Bruxelles depuis lundi pour tenter d'apporter une réponse face à la flambée des prix en Europe (+ 4,1% en un an). La France, par l'intermédiaire de Bruno Le Maire, plaide pour une réforme du marché de l'électricité. Avec trois propositions concrètes pour qu'à l'avenir, les prix de l'électricité payés par les consommateurs européens et les entreprises ne soient plus autant liés aux fluctuations des prix du gaz. Le ministre français va devoir se montrer convaincant, car cet objectif est encore loin d'être partagé par tous les pays de l'UE.
Contraindre les producteurs d'électricité à reverser une partie de leurs bénéfices
D'abord, Bruno Le Maire suggère qu'en cas de hausse brutale des prix, les producteurs d'électricité comme EDF soient contraints, par contrat, à reverser une partie de leurs bénéfices pour atténuer le choc sur les factures des consommateurs. "Nous proposons un stabilisateur automatique de prix. Avant même toute augmentation des prix, l'augmentation de recettes pour le producteur serait automatiquement répercutée vers le fournisseur, et donc vers le particulier ou l'entreprise", explique le ministre français de l'Économie sur Europe 1.
Ensuite, les entreprises seraient autorisées à conclure des contrats à long terme à prix stables, à condition de s'engager à recourir à une électricité sans carbone. Enfin, Bruno Le Maire veut que partout en Europe, les consommateurs puissent avoir accès à une offre d'électricité à prix fixe. À ce stade, seules l'Espagne, la Grèce et la République tchèque soutiennent ces propositions. Des idées qui risquent en revanche de faire tousser des pays comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, qui croient à la régulation par le marché.