Près de 200 personnes se sont rassemblées mardi devant le siège d'Engie à Courbevoie, à l'appel de l'intersyndicale des services clients CFE-CGC, CGT, FO qui dénonce un "dumping social" créé par les délocalisations des activités de conseil client. "Nous demandons l'arrêt du dumping social et la pérennisation des emplois en France", a expliqué Ludovic Beaupère, ancien conseiller clientèle et délégué central CGT, pour qui "si la direction continue à augmenter le taux d'activités délocalisées, on sera à 3.000 emplois supprimés".
Délocalisation dans des pays francophones. L'intersyndicale appelait également les salariés à la grève de 10h à midi. Le taux de grévistes a atteint 43,2% selon les syndicats. Depuis 2008, l'entreprise, avec l'accord des syndicats, a externalisé une partie de ses activités de conseil client. Aujourd'hui, 20% du conseil client du groupe est assuré en interne et 80% par des prestataires extérieurs. Ces prestataires ont délocalisé 30% de leurs activités dans des pays francophones, principalement au Maroc, au Portugal et à l'Île Maurice depuis 2015, selon les syndicats. "Très rapidement on va arriver à 50%", estime Gildas Gouvazé (FO).
1.200 postes déjà supprimés. Les syndicats évaluent à 1.200 emplois, aussi bien en interne que chez les prestataires, les suppressions de postes déjà réalisées. "Les centres téléphoniques ne sont pas l'avenir", avait indiqué en juin la directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher. "On ne se résout pas à la fin des relations clients", a déclaré Patricia Chastan (CFE-CGC), estimant qu"'il faut prendre des mesures de reconversion pour garder les emplois qu'il nous reste, les adapter aux évolutions technologiques". Les syndicats prônent un protocole "à l'italienne", soit un seuil de 20% d'externalisation des activités de conseil client à ne pas dépasser.