Whirlpool Amiens est mort, WN est né. Depuis ce vendredi matin, la majorité des 284 ex-Whirlpool ont commencé à travailler sur le projet de leur nouvel employeur, Nicolas Decayeux. Exit les sèche-linges et place aux casiers réfrigérés pour l'alimentation, qu'il appelle des "shopping box", et aux petits véhicules utilitaires sans permis en version électrique.
Les mêmes métiers. Mais avant de pouvoir produire, il faut d'abord former les salariés, une étape essentielle pour laquelle Nicolas Decayeux n'est pas inquiet. "Dans l'ancienne production Whirlpool, on a du découpage, de l’emboutissage d'acier, de la gestion de plastique du montage de produits électriques et électroniques", énumère l'industriel. "On va retrouver ces mêmes métiers pour les salariés de WN : ceux qui découpaient la taule pour les sèche-linge continueront à en découper. Je m'attache au maximum à ce que les salariés de Whirlpool connaissaient".
Un projet flou qui peut agacer. Si la philosophie du repreneur pourrait rassurer les ex-Whirlpool, certains pointent le flou de son projet. "Faire des voitures électriques je veux bien, mais à quelle base et à quel prix ?", se demande Stéphane. "Après les boîtes à frigo, il n'est pas le seul à en faire. Pour moi c'est du vent", lâche-t-il. "Je préfère un patron qui se bouge les fesses plutôt que quelqu'un qui reste cloîtré dans son bureau", tempère de son côté Patrice Sinnoquet, délégué CFDT. "Au moins il va au charbon, alors effectivement ça peut paraître fou, mais on va le laisser faire son job et on verra bien", détaille-t-il. Mais avant de se lancer dans la production, il va falloir avant tout démonter les trois grosses lignes de production des sèche-linges, le cœur de l'usine de Whirlpool, qui a cessé de battre jeudi.