Chez Beager, on n'a pas attendu le gouvernement pour augmenter les salaires. Pour cause, comme 46% des patrons de TPE-PME interrogés par le Centre des jeunes dirigeants (CJD), Charly Gaillard, le patron de cette société de recrutement, a reçu une demande directe de la part de ses salariés qu'il ne pouvait ignorer. "Si on ne le fait pas, on se rend bien compte qu'on perd des talents et que, de toute façon, réembaucher quelqu'un avec la même expérience nous coûtera plus cher à la fin. Donc il n'y a pas tellement le choix en réalité", avoue-t-il au micro d'Europe 1.
Le chef d'entreprise fait donc partie des 38% de patrons de TPE et PME qui ont répondu à une enquête du CJD et qui ont d'ores et déjà augmenté les salaires de leurs employés, face à l'inflation. Une proposition d'ailleurs envisagée par le gouvernement, même si les organisations patronales restent frileuses.
Pourquoi certains optent pour des avantages en nature
Toutefois, pour contourner les augmentations de salaire tout en aidant les salariés à faire face, certains chefs d'entreprises misent sur les avantages en nature. C'est le cas de Pierre-André Métiffiot, gérant d'une PME de 47 employés dans le secteur de l'automobile. "On avait du mal à se projeter, savoir quelles étaient nos capacités financières. On ne sait pas ce dont l'avenir sera fait sur notre secteur d'activité donc on avait le sentiment que c'était un gros risque que d'augmenter notre masse salariale", explique-t-il.
Le chef d'entreprise détaille : "On a souhaité plutôt travailler sur le pouvoir d'achat de nos salariés en les accompagnant sur les questions de mobilité." L'entreprise a notamment multiplié par quatre son forfait mobilité pour encourager ses salariés à passer au vélo électrique. Elle propose également une aide jusqu'à 200 euros pour l'installation d'un boîtier éthanol ou encore une location longue durée avantageuse pour un véhicule électrique.
Les dirigeants inquiets des conséquences de l'inflation
L'enquête du Centre des jeunes dirigeants révèle par ailleurs que 57% des répondants jugent préoccupantes les conséquences de l’inflation sur leur activité. 31% d’entre eux se disent même très préoccupés par son impact. Les répercussions sont déjà effectives pour une majorité d'entre eux : 45% déclarent que leur activité a été "impactée" par l’inflation et 33% se disent "très impactés". Bien souvent, la riposte à ces effets inflationnistes est souvent la même du côté des dirigeants interrogés : 70% optent pour une hausse de leurs prix.