Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est défendu jeudi de mener une politique "socialement injuste", assurant que la suppression de l'"exit tax", annoncée par Emmanuel Macron, visait à "créer de l'emploi pour tous les Français".
"Cadeau pour l'attractivité de la France". "Cette 'exit tax' (littéralement taxe de sortie, mise en place par Nicolas Sarkozy en 2011 afin de freiner l'exil fiscal des chefs d'entreprises, NDLR) n'a pas lieu d'être", a déclaré Bruno Le Maire sur France 2. "Cette taxe ne rapporte quasiment rien", a poursuivi le ministre, évoquant un rendement de moins de 15 millions d'euros par an, "mais elle a un effet repoussoir pour les investisseurs et pour les entrepreneurs". Sa suppression va "inciter les investisseurs à venir. Ils savent que s'ils viennent, ils ne seront pas piégés avec une 'exit tax' qui les empêcherait à un moment ou à un autre, s'ils le souhaitent, de repartir de France", a-t-il ajouté.
L'annonce de la fin de cet impôt, qui s'applique aux "plus-values latentes" réalisées par les contribuables décidant de transférer leur domicile à l'étranger, a été faite mardi par Emmanuel Macron, dans un entretien au magazine américain Forbes. "C'est un cadeau pour l'attractivité de la France", a justifié Bruno Le Maire, ministre de Nicolas Sarkozy lorsque cette taxe avait été instaurée. "L'objectif, c'est avoir des emplois pour tous les Français", a-t-il ajouté. "On ne fait pas de la politique qu'avec des symboles", a de son côté répondu le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux jeudi sur France Inter : "la taxe à 75% (qui a frappé via les employeurs, sous la présidence de François Hollande, les salaires supérieurs au million d'euros et n'aura finalement survécu que deux ans, en 2013 et 2014), c'était un symbole, ça a coûté extrêmement cher à l'attractivité du site France", a-t-il taclé.
"Robin des bois à l'envers". Cette annonce, qui ne figurait pas dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron, a suscité une nouvelle salve de critiques, tant à droite qu'à gauche, contre la politique économique du gouvernement, accusé de faire un nouveau "cadeau fiscal" aux "très riches". "Macron, c'est un Robin des bois à l'envers, il prend aux pauvres pour donner aux riches", a fustigé le député La France insoumise François Ruffin à propos de cette suppression. "Alors que le gouvernement demande toujours plus d'efforts aux Français, en particulier les plus âgés en augmentant la CSG sur les retraites, ce nouveau cadeau pour les plus riches, qui intervient juste après la suppression d'une partie de l'ISF, est inadmissible", estime quant à lui le député Front national Ludovic Pajot.