Edouard Philippe a exclu mardi que la taxe foncière puisse être à l'avenir calculée en fonction des revenus, une piste de réforme évoquée par des médias "qui n'est pas sur la table" dans le cadre de la remise à plat de la fiscalité locale.
Retour de la demi-part pour les veufs ? Invité de BFMTV/RMC, le Premier ministre n'a en revanche pas exclu le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et veufs, jugeant que "tout est possible" tant que sont conservées "la direction et la cohérence de l'action" du gouvernement, notamment la maîtrise des finances publiques.
La hausse de la CSG réexpliquée. Edouard Philippe a aussi annoncé que le gouvernement allait "corriger le dispositif" de hausse de la CSG pour 100.000 ménages dont le revenu fiscal de référence se situe "juste au-dessus" du seuil retenu pour cette augmentation. "Pour ces 100.000 Français-là, il faut corriger le dispositif", a assuré le Premier ministre, "et nous le corrigerons dans la prochaine loi de finances". C'est-à-dire le budget 2019 débattu à l'automne.
Philippe veut "expliquer" le mécanisme. Interrogé sur BFMTV et RMC sur la grogne de retraités qui disent voir leurs revenus baisser suite à cette hausse de CSG alors qu'ils disposent de revenus modestes, Édouard Philippe a souhaité "expliquer" le mécanisme. Rappelant que "40% des retraités ne sont pas concernés par l'augmentation de ce taux de CSG", il a souligné qu'elle s'appliquait "pour tous ceux qui ont un revenu fiscal de référence supérieur à 14.404 euros". Pour les ménages au-dessus de ce taux, "c'est le taux plein de CSG avec l'augmentation qui s'applique; en dessous, c'est le taux réduit qui n'a pas changé".
Baisse de popularité chez les retraités. Avec cet ajustement, l'exécutif veut inverser la courbe de sa cote de popularité. Les sondages des dernières semaines relèvent tous une baisse de la popularité d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe et mettent aussi en exergue un décrochage plus prononcé chez les retraités. En deux mois, le nombre de mécontents de l'action du chef de l'Etat chez les plus de 65 ans a ainsi bondi de 44% à 58%, près de deux fois plus vite que la progression globale, selon un sondage Ifop publié dimanche.