Bruno Le Maire a martelé vouloir réduire la dépense publique, d'où l'annonce récente de 10 milliards de coupes budgétaires en 2024 qui "ne sont pas un coup de rabot mais un frein d'urgence", a-t-il dit dans un entretien au journal Le Monde. Ces coupes, qui visent notamment la transition écologique, le travail ou l'éducation, doivent permettre au gouvernement de respecter son objectif de réduire le déficit public à 4,4% du produit intérieur brut en 2024, le tout sous le regard des agences de notation.
"À un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins", selon Bruno Le Maire.
Une première étape
Il a répété que cette baisse des dépenses n'était qu'une première étape, avant un possible "projet de loi de finances rectificative à l'été, si nécessaire", puis la nécessité de trouver au moins 12 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2025.
Le gouvernement a dû abaisser sa prévision de croissance à 1% pour 2024, contre 1,4% dans le budget initial - un chiffre nettement supérieur au consensus des conjoncturistes et que le Haut Conseil des finances publiques avait jugé "élevé" dès son dévoilement en septembre.
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Le plan d'économies a lui été acté par décret plutôt que via un projet de loi de finances rectificative (PLFR), qui aurait obligé le gouvernement à soumettre ces dix milliards de coupes à l'approbation du Parlement, un exercice périlleux à l'heure où le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Sur le plus long terme, Bruno Le Maire rappelle mercredi l'objectif d'"un retour au déficit sous les 3%" en 2027, et dit viser "un budget à l'équilibre en 2032", ce "que nous n'avons pas connu depuis 1974".
Bruno Le Maire devant la commission des Finances de l'Assemblée et du Sénat ce mercredi
Bruno Le Maire donne cet entretien au Monde alors qu'il doit se soumettre, aux côtés du ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, aux questions des députés et sénateurs dans l'après-midi. Ils s'exprimeront à 15 heures devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, puis à 17H00 devant celle du Sénat.