Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire "assume" et "revendique" le retrait du volet climatique et des choix des énergies de l'actuel projet de loi "Souveraineté énergétique", en affirmant vouloir prendre "le temps nécessaire" pour "dialoguer". "La décision que nous avons prise de retirer ce volet de la loi énergie, je l'assume (...) je le revendique au nom du temps nécessaire pour dialoguer" et "consulter les élus locaux", a déclaré le ministre à l'ouverture du conseil national de la transition écologique (CNTE), qui doit donner son avis sur ce texte intitulé "Souveraineté énergétique", dans un discours transmis par Bercy.
Le ministère des Finances, désormais chargé de l'Énergie, a confirmé mercredi le retrait de ce volet, suscitant l'incompréhension et la consternation des associations environnementales mais aussi au Sénat. Le projet, censé fixer le cap pour sortir des énergies fossiles, a en effet été amputé de son titre premier consacré aux objectifs énergétiques et climatiques, c'est-à-dire : combien d'énergies renouvelables ou nucléaires en 2030 et en 2035, quels objectifs de réduction des gaz à effet de serre et d'économies d'énergies.
Le nucléaire et les renouvelables, "c'est complémentaire"
Devant les membres du CNTE, le ministre a toutefois tenu à rassurer sur son "engagement total pour le climat". "Est-ce qu'il faut une planification énergétique et climatique ? Oui", a-t-il martelé, avant d'ajouter que cela ne se faisait "certainement pas dans la précipitation". "Un texte de loi qui arriverait dans trois semaines, passé au Conseil des ministres dans 15 jours, dans lequel il y aurait de la planification écologique et du climat, alors même qu'il y a un nouveau ministre de l'Énergie (...) et que les discussions n'ont pas été jusqu'au bout, je trouve ça irresponsable", a-t-il encore souligné.
Le ministre a par ailleurs tenu à réaffirmer vouloir s'appuyer sur "toutes les sources d'énergies décarbonées", se disant "totalement convaincu" que le nucléaire et les renouvelables, "c'est complémentaire". Il s'est dit notamment "lucide sur le fait qu'il faut continuer à développer de l'éolien terrestre" dans des conditions qui soient "acceptables par nos concitoyens".
Depuis la nomination d'un nouveau gouvernement, la suppression du ministère de la Transition énergétique occupé par Agnès Pannier-Runacher soulève l'inquiétude des écologistes et de l'industrie des renouvelables. Bruno Le Maire a appelé au contraire à éviter "les débats un peu oiseux sur les questions de périmètre sur Bercy, qui serait une espèce de forteresse hostile à la transition climatique, alors que c'est quand même Bercy qui finance la transition climatique".