Le prix moyen de la facture de gaz de millions de Français va augmenter de 11,7% en juillet par rapport à juin, la conséquence d'un léger rebond des cours et surtout d'une majoration des tarifs de distribution, a annoncé lundi le gendarme de l'énergie. La facture va subir la forte revalorisation du coût d'acheminement du gaz supporté par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF et facturé aux fournisseurs.
Une hausse poussée... par l'entretien du réseau
L'objectif de cette mesure annoncée en février par la commission de régulation de l'énergie (CRE) : entretenir le réseau qui achemine le gaz vers les maisons et les entreprises. Or il devient plus difficile de répartir ces coûts du réseau alors que la consommation de gaz et le nombre d'abonnés baissent. Cette part qui pèse pour un petit tiers de la facture "augmente un peu puisqu'on répartit des coûts en hausse sur une consommation en baisse", a résumé Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE auprès de l'AFP.
En tenant compte aussi de la hausse "constatée ces dernières semaines" des cours du gaz qui avaient nettement baissé depuis début janvier, les factures devraient donc se renchérir en juillet de +11,7% en moyenne. Le niveau moyen du prix référence se situera en moyenne à 129,2 euros TTC du MWh contre 142,7 euros/MWh en juin, selon les estimations. Mais le régulateur relativise : "même si ce prix est en augmentation (...), il reste inférieur de 4,7 EUR/MWh TTC" au prix moyen du 1er janvier 2024, soit une baisse de 3,5%.
Baisse des cours du gaz depuis janvier
La CRE a donné une estimation du montant de la facture annuelle TTC pour les clients résidentiels en offre de gaz à prix variable. Celle-ci se chiffrerait à 1.184 euros en moyenne, contre 1.060 euros par an en juin, et 1.227 euros en janvier. La Commission de régulation de l'énergie publie son "prix repère de vente de gaz naturel" pour aider les consommateurs résidentiels à comparer les offres, comme chaque mois depuis la disparition en juin 2023 des tarifs réglementés.
Ce prix de référence est publié "à titre indicatif" car les fournisseurs restent "libres de fixer les conditions de prix de leurs offres" et de répercuter ou non la hausse sur la facture, précise la CRE. La hausse devrait tout de même concerner la grande majorité des quelque 10 millions d'abonnés résidentiels raccordés au réseau de distribution de gaz GRDF, selon le Médiateur de l'énergie. Cette hausse s'ajoute au doublement depuis le 1er janvier d'une taxe payée par les fournisseurs de gaz, une mesure concrétisant la sortie du bouclier tarifaire annoncée par le gouvernement. Elle a toutefois été atténuée sur la facture par la baisse des cours du gaz sur les marchés observée depuis janvier.