Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé vendredi qu'il allait "étudier toutes les pistes industrielles possibles pour maintenir l'emploi" à Belfort, alors que les syndicats de l'usine General Electric (GE) s'inquiètent de l'annonce prochaine d'un vaste plan de suppressions de postes.
"Nous allons regarder toutes les pistes industrielles possibles pour maintenir l'emploi à Belfort et offrir des perspectives aux salariés de GE", a dit Bruno Le Maire sur France Bleu Belfort-Montbéliard, "ne confirmant aucune information" sur l'existence d'un plan social rapporté par les syndicats.
800 postes supprimés ? Fabricant de turbines et pilier de la reprise en 2015 de la branche énergie d'Alstom, le site GE de Belfort subit les conséquences des difficultés générales du groupe américain et de la baisse actuelle de ses marchés. Des sources syndicales ont évoqué cette semaine l'annonce prochaine d'un plan supprimant jusqu'à 800 postes, sur un effectif de 1.900 personnes travaillant dans l'usine de turbines à gaz. Le site de Belfort comprend par ailleurs environ 4.000 employés. Interrogé sur le plan de restructuration, la direction du site belfortain de GE n'a pas souhaité faire "de commentaires pour le moment".
"Ce que chacun voit bien, c'est qu'il y a une évolution du marché de l'énergie qui est extrêmement rapide et qui bouscule beaucoup de sites industriels à travers le monde. Les turbines à gaz se vendent beaucoup moins bien", a concédé Bruno Le Maire sur France Bleu. "Nous sommes en discussion régulière avec GE. Ce qui compte, c'est que nous réfléchissions aux nouvelles activités industrielles qui peuvent se développer à Belfort", a-t-il dit.
Un fonds de 50 millions d'euros financé par GE. Pour ce faire, le gouvernement pourra s'appuyer sur un fonds de 50 millions d'euros, financé par GE pour ne pas avoir respecté son engagement de créer un millier d'emplois nets en France, pris après avoir acquis la branche énergie d'Alstom. Cet argent "sera disponible dans les meilleurs délais", selon le ministre. "J'ai demandé à ce que les élus de Belfort soient directement associés au comité de pilotage de ces 50 millions d'euros", a-t-il ajouté.
En début de semaine, une délégation du syndicat de cadres CFE-CGC a visité les installations belfortaines pour évoquer une diversification vers l'aviation, en faisant venir l'équipementier Safran, a-t-on appris de source syndicale. "Il y a une perspective aéronautique. Nous discutons avec Safran mais ça demande des investissements, notamment en termes de machines, qui sont extrêmement élevés", a dit Bruno Le Maire.