Alain Martineau, PDG du groupe GMD, repreneur de l'équipementier automobile creusois GM&S, a menacé mardi d'annuler cette reprise, considérant que "le site de La Souterraine est bloqué depuis une semaine et demi" par des salariés et que le responsable des ressources humaines a été la cible d'intimidations. "Des salariés ont envahi son bureau lundi et lui ont laissé entendre que sa sécurité n'était plus assurée, qu'il ferait bien de partir, ce qui est quand même déstabilisant", a déclaré Alain Martineau.
"Des salariés qui ne travaillent pas". "Nous sommes des industriels, pas des mercenaires. Aujourd'hui, le travail est purement impossible, pas dans ces conditions-là, tandis que nous payons tous les jours des salariés qui ne travaillent pas", a-t-il ajouté. "Si les salariés repris ne reprennent pas le travail ou si la reprise de l'activité est impossible du fait du blocage du site ou de son occupation par des salariés non repris, nous serions amenés à demander au tribunal la résiliation du jugement", a affirmé le patron de GMD, se donnant "jusqu'à jeudi matin" pour décider. Une telle résiliation entraînerait la liquidation définitive de l'usine de La Souterraine et le licenciement de la totalité des 276 salariés présents dans les effectifs avant la reprise, tandis que 120 ont pu être sauvés avec le reprise par GMD.
Lettres de licenciement. Vincent Labrousse, élu CGT, a rejeté les accusations d'Alain Martineau, blocage du site comme intimidations. Selon lui, "la tension était palpable et des réactions désespérées des salariés pouvaient avoir lieu" lundi sur le site de GM&S, raison pour laquelle le secrétaire du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) "a demandé au DRH de GMD de s'éloigner du site pour sa sécurité". "D'ailleurs, la gendarmerie a constaté ces tensions et après discussion", le cadre de GMD "est parti", a affirmé Vincent Labrousse. Le syndicaliste a par ailleurs indiqué que les salariés licenciés avaient reçu leur lettre de licenciement mardi matin et qu'une assemblée générale du personnel devait se tenir dans la foulée.