Grands magasins : fréquentation en baisse depuis les attentats

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© BERTRAND GUAY / AFP
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François Geffrier avec N.M.
Les grandes enseignes de la capitale constatent une baisse de 30 à 50% de la fréquentation des clients.

Depuis les attentats de Paris et Saint-Denis du vendredi 13 novembre, les grands magasins sont désertés. Alors qu'en cette période de l'année, à un mois de Noël, c'est le début du rush, depuis cinq  jours, la fréquentation des boutiques est en chute. Et les tout premiers chiffres qu'Europe 1 a pu se fournir le confirme.

Chiffres d'affaires en berne. Au Printemps, sur les grands boulevards à Paris, la fréquentation a reculé de 30%, selon son directeur. Aux Galeries Lafayette, c’est encore pire avec une baisse de 50% de la fréquentation, un chiffre confirmé par une source syndicale. Les chiffres d'affaires, mécaniquement, ont eux aussi chuté. La baisse du nombre de clients est sensible également en province. Au-delà des craintes liées à de possibles autres attentats, certains clients n’ont tout simplement pas la tête à faire du shopping.

"Les citoyens peuvent consommer". Jeudi matin, Martine Pinville, la secrétaire d’Etat au commerce, s’est rendue dans ces grands magasins du boulevard Haussmann avec un message répété en boucle : "nous avons à dire à chacun de nos concitoyens qu'ils peuvent se déplacer, ils peuvent aller travailler, ils peuvent consommer et vivre normalement". "La vie continue, et je crois que toute cette mobilisation est là pour le dire", a-t-elle ajouté.

100 vigiles aux Galeries Lafayette. Le directeur du Printemps fait entendre le même son de cloche : "évidemment, il faut aussi que, psychologiquement, on reprenne notre souffle après ces événements difficile. Mais on est prêt à accueillir tout le monde et la sécurité est là".

Les clients vont pouvoir en effet constater d'impressionnants déploiements de sécurité. Aux Galeries Lafayette, une centaine de vigiles sont sur le terrain, soit deux fois plus qu’avant. Dans le détail, cela donne 85 agents en tenue et 10 agents en civil à l'intérieur des locaux du grand magasin, auxquels il faut ajouter 10 vigiles à l'extérieur, détaille à Europe 1 une source syndicale. À l’intérieur, tous les clients sont passés au détecteur de métaux. De son côté, le Printemps travaille pour que les autorités puissent prendre la main sur les caméras de surveillance, le cas échéant.

Des clients pas forcément rassurés. Malgré ces nouveaux moyens, certains clients ne sont qu’à moitié rassurés. "Vous savez, s’ils mettent une bombe, ils sont dans le magasin ou dehors, ou dans une gare… sécurité ou pas sécurité, c’est pareil", explique l'un d'entre eux au micro d'Europe 1. "Mais moi je continue à vivre comme si rien ne s’était passé. faut pas leur faire croire qu’on a peur", conclut-il.