Déjà sept ans que les sirènes de pompiers ont retenti dans la capitale et que Paris a vécu une nuit de terreur, le 13 novembre 2015. Ce dimanche, des commémorations ont eu lieu en souvenir des 130 victimes des terroristes, les premières depuis la fin du procès à l'issue duquel tous les accusés ont été reconnus coupable. Grégory Reibenberg était le patron du bar La Belle Équipe, et ce soir-là il était en terrasse. Vingt personnes sont mortes autour de lui, dont Djamila, la mère de sa fille. Depuis sa prise de parole au procès l'année dernière en tant que partie civile, la vie continue mais la douleur reste très vive.
"Je préfère pleurer chez moi que dans la rue"
Pour Grégory Reibenberg, le procès lui aurait permis "au final" d'avancer. "Ça fait sortir les problèmes et je me doute que pour beaucoup de gens, ça a été le cas." Quant à lui, il s'est senti "délesté d'un poids". "Mais la page ne se tourne pas. On change de page. Les choses avancent, les choses évoluent, mais il n'y a pas de page qui se tourne", admet le patron de bar. Pour preuve, le sujet est encore très tabou autour de Grégory Reibenberg. "On n'en parle pas entre nous." Lorsque le 13 novembre arrive, "on a tous nos petits rituels" : "Il y en a un, il part en Belgique. Là, ça fait trois fois de suite que je pars avec ma fille à Disneyland le 12 et le 13 pour ne pas être là."
"Je sais que je suis invité tous les ans, ce qui est bien normal, aux commémorations dans le quartier, mais ce n'est pas ma tasse de thé", continue-t-il. "Un jour peut être, mais moralement, ce serait dur pour moi. Je préfère pleurer chez moi qu'avec tout le monde dans la rue." Sept ans après, le traumatisme reste indélébile.