Devant les cheminées de béton et d’acier, Arnaud peine à réaliser la nouvelle… "Tout le coté gauche là, va fermer. Tout le coté chimie. Derrière là, ça va fermer aussi". Sous-traitants en robinetterie, lui et son collègue Thierry sont dépendants d’ExxonMobil. Et comme beaucoup, c'est le choc à la sortie de l'usine. Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé le plus grand plan social de son histoire en France. 647 salariés vont être licenciés.
Concurrence asiatique
"On n'y croit même pas encore. Pour parler cru, on est sur le cul, tous. Ils parlent de 600 licenciements. Mais ça, c'est seulement Exxon. Derrière, toutes les entreprises, c'est le double, peut-être le triple. C'est énorme. Gravenchon va être une ville morte", s'alarme Thierry. Car la ville et même une partie de la région vivent de la pétrochimie. Une victime directe de la concurrence asiatique, qui produit plus pour moins cher, selon le groupe.
Pascal, lui, travaille depuis vingt ans à la maintenance du site. "Les chiffres sont bons côté pétrole, après côté chimie, ils ne le sont pas, mais c'est des cycles. Malheureusement, c'est la mondialisation. On a tous choisi d'être là. C'est une boîte qu'on aime beaucoup… Apprendre que du jour au lendemain la moitié des collègues doivent être licenciés c'est tragique", s'attriste-t-il. Les licenciements s’étaleront sur l’année 2025, avant un démantèlement complet du site de pétrochimie.