Stellantis 1:40
  • Copié
Aurélien Fleurot / Crédits AFP : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
Après l'annonce de la démission de son directeur général Carlos Tavares, l'action de Stellantis recule de 6,37 % ce lundi soir à la clôture de la Bourse de Paris. Mais plus qu'une réaction économique, ce sont les réactions mitigées des salariés de l'usine Stellantis de Poissy qui témoignent de l'incertitude de l'avenir de l'entreprise.

Au lendemain de la démission surprise avec effet immédiat de Carlos Tavares, dix ans après son arrivée à la tête de l'alliance regroupant des marques comme Peugeot, Citroën, Chrysler ou encore Maserati, l'usine de Poissy se retrouve dans l'incertitude. Le chef d'entreprise portugais, poussé vers la sortie avant son départ à la retraite prévu en 2026, paie notamment ses méthodes de management réputées brutales. Et, dans l'emblématique usine Stellantis de Poissy, les salariés sont mitigés face à ce changement de direction.

Prochain directeur général attendu pour le début de l'année 2025

A la fin de sa journée, Sylvie soupire. Pour elle et ses 36 ans d'usine à Poissy, Carlos Tavares ne sera pas une grosse perte. "Le rythme du travail, les gens n'en peuvent plus. Quand on voit tous les licenciements qu'il a faits... C'est très bien qu'il parte. Bon, on ne sait pas si le nouveau sera mieux. On sait ce qu'on perd mais on sait pas ce qu'on récupère", affirme-t-elle. "Lui ou un autre, ça ne changera pas grand chose", glissent d'autres salariés avant de remonter dans leur voiture.

José travaille à Poissy depuis 30 ans, et assure qu'il va regretter "celui qui a redressé la barre" quand PSA Peugeot-Citroën était au fond du gouffre en 2013-2014. "Carlos Tavares était un très bon PDG, c'est lui qui nous a sorti de la galère. Sans lui, on ne serait peut-être pas là. Je suis fier de lui. Il n'a pas fait que du mal. Après, les gens pensent ce qu'ils veulent, mais moi j'ai mon opinion et c'est quelqu'un de très bien", assure-t-il au micro d'Europe 1. 

Mais son salaire fait toujours réagir, notamment Marc Darsy, délégué Central Sud à Poissy. "Quand il part, il part avec un parachute doré de plusieurs dizaines de millions d'euros. Déjà, il touchait 100.000 € par jour, c'était scandaleux. Combien il va toucher avec la prime de départ ? Ça va encore être un scandale", déplore-t-il. Et, plus que celui de Carlos Tavares, c'est bien l'avenir du site de Poissy qui les inquiète. Pour l'instant, la production est assurée jusqu'en 2026 et Stellantis indique que le successeur de Carlos Tavares sera nommé au premier semestre 2025.