Avec l’arrêt de la production de canetons et d’oisons pendant un mois, les abattoirs vont se retrouver pendant trois ou quatre mois sans activité. Trois cents salariés risquent ainsi de se retrouver au chômage technique dans les Hautes-Pyrénées.
Les salariés très inquiets. Lionel Duzer, délégué Force ouvrière à l’abattoir d’Euralis, à Maubourguet, est très inquiet pour les salariés. "On vient me voir tous les jours pour savoir ce que vont devenir ces salariés, ce qui se va se passer pendant cette période d’inactivité", rapporte le syndicaliste au micro d'Europe 1. "Ce que je crains pour les salariés, c’est qu’il y ait des mesures d’activité partielle qui vont être mises en place. Nous, ce qu’on souhaite, c’est que ce soit accompagné le mieux possible." Euralis estime que la production devrait baisser de 30% chez les éleveurs de palmipèdes.
Le gouvernement a annoncé mardi le déblocage de 130 millions d'euros pour venir en aide aux producteurs de palmipèdes du sud-ouest, contraints d'appliquer des mesures drastiques, qui passeront par un vide sanitaire total début avril de leurs élevages afin de les nettoyer du virus. Ils pourront redémarrer leur production avec de nouveaux canetons sains à partir de début mai, selon le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Une baisse de la production à terme. Pour Christian Pèes, le président de la coopérative agricole Euralis, des plans de formation devraient permettre de traverser cette épreuve. Il voit cet arrêt de l’activité comme un mal nécessaire : "Le vide sanitaire total de un mois sur l’ensemble du sud-ouest devrait couper l’épizootie (l’épidémie qui touche les animaux, NDLR). Après, l’enjeu sera de faire en sorte que nos conditions de production ne permettent pas à l’influenza de se redévelopper. Très concrètement, ça veut dire qu’avec les mêmes équipements, les agriculteurs produiront un peu moins de canard". Cette baisse de la production et le renforcement des contrôles sanitaires vont probablement faire augmenter les prix pour les consommateurs. Une possibilité qui fait dire à beaucoup de professionnels du secteur que le foie gras doit (re)devenir un produit de luxe.