Les entreprises manquent de main-d'œuvre. Cette année, les chefs d'entreprise prévoient de recruter plus de trois millions de salariés. D'après l'enquête annuelle menée par Pôle emploi, intitulée "Besoins en main-d'œuvre", 30% des entreprises ont l'intention d'embaucher et sept fois sur dix pour des emplois durables.
L'hôtellerie et la restauration en secteurs attractifs
Parmi les secteurs qui recrutent le plus, l'hôtellerie et la restauration arrivent en tête de liste. 30.000 projets d'embauches de plus sont prévus comparé à l'an dernier. Les serveurs, les cuisiniers ou les réceptionnistes sont particulièrement recherchés. D'autres métiers ont le vent en poupe à l'instar de ceux des services à personne.
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"On a également une bonne tenue de l'industrie qui anticipe une hausse de ses intentions d'embauche de près de 1%. En revanche, on constate quelques reculs, notamment dans la construction ou les services aux entreprises", explique Stéphane Ducatez, directeur général adjoint en charge du réseau à Pôle emploi.
Quelques métiers en tensions
D'après l'enquête de Pôle Emploi, quelques secteurs rencontrent des difficultés à recruter. "Ce taux de difficultés anticipées atteint des niveaux qu'il n'avait jamais atteints auparavant. 61% des projets sont jugés difficiles. Ces difficultés sont très élevées dans le secteur de la construction, de l'industrie et sur des métiers de niche comme ceux à forte qualification", poursuit Stéphane Ducatez.
Pharmaciens, carrossiers ou encore couvreurs sont les profils les plus difficiles à recruter pour les entreprises. Florent Falguière, à la tête d'une entreprise de couvreur dans l'Ariège, confirme ces difficultés au micro d'Europe 1 : "C'est compliqué car on essaye de recruter des jeunes. Pourtant, les salaires sont assez attractifs. Un jeune peut commencer au Smic mais peut évoluer vers des fonctions de chef d'équipe ou de chantier avec des salaires autour de 2.000 à 2.500 euros, peut-être plus à Paris ou dans les grandes villes".
Selon Florent Falguière, cette pénurie de main-d'œuvre n'est pas sans conséquence : "Les chantiers prennent plus de temps à se faire. Les clients attendent beaucoup. Est-ce que les gens ne sont pas intéressés par les métiers manuels ? Peut-être faudrait-il valoriser ces métiers. C'est possible que les jeunes ressentent de l'appréhension de ce métier : nous travaillons sur les toits, en hauteur. Même si on a toute la sécurité nécessaire, c'est un métier qui peut faire peur".