Publicité
Publicité

Immobilier : avec les transactions disponibles en ligne, les prix peuvent-ils baisser ?

Thibaud Le Meneec . 2 min
Le marché de l'immobilier devrait être fluidifié, analysent les spécialistes du secteur. Photo d'illustration.
Le marché de l'immobilier devrait être fluidifié, analysent les spécialistes du secteur. Photo d'illustration. © LIONEL BONAVENTURE / AFP

Les transactions immobilières réalisées entre 2014 et 2018 sont désormais accessibles gratuitement en ligne. Utiles aux acheteurs et aux vendeurs, ces données ne devraient pourtant pas faire baisser des prix qui continuent de grimper.

Combien vos voisins du troisième étage ont-ils acheté leur deux-pièces ? Et ce pavillon près du vôtre a-t-il bien été vendu 250.000 euros ? Il est désormais possible d'avoir les réponses à ces questions, pour peu qu'il y ait eu une vente ces dernières années. Le gouvernement vient d'ouvrir un site qui répertorie les transactions immobilières réalisées dans toute la France*, de janvier 2014 à mi-2018, basées sur les cadastres et les données transmises par les notaires.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Une information pure, sans aucun biais"

"Cela va donner une information totalement pure, sans aucun biais", se félicite Maël Bernier, porte-parole du site meilleurtaux.com, jointe par Europe 1. Qu'il s'agisse d'une maison, d'un appartement, d'une dépendance ou d'un terrain non bâti, les acheteurs peuvent désormais connaître en détail la valeur d'un bien vendu récemment, avec la surface ou le nombre de pièces.

CaptureImmo33ok

 
Les transactions de tous les biens ne sont pas disponibles, comme le montre cette capture d'écran du site pour une commune girondine.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Plusieurs écueils demeurent cependant. "Dans les zones où les transactions se font rares, ce sera difficile (de connaître la valeur d'un bien) si, par exemple, aucune transaction n’a eu lieu depuis plusieurs mois", observe Maël Bernier. Il manque également "des photos et des infos sur l’état du bien". "Et les références datent de six mois, nous ne sommes pas encore dans une info en temps réel", souligne la directrice de meilleurtaux.com.

"Un écart de prix réel selon l'immeuble et même l'étage"

Cette transparence nouvelle va-t-elle permettre de freiner la hausse des biens ? C'est ce qu'espèrent les potentiels acquéreurs, alors que les prix ont augmenté de 6% à Paris ou de 6,3% à Toulouse en 2018. Dans ces villes, l'inflation foncière ne devrait pas ralentir, anticipe Maël Bernier : "Ces prix sont la conséquence d’une demande toujours plus forte, liée en partie aux taux très bas qui boostent fortement la demande. Et n’oublions pas que dans une même rue, et même dans le même immeuble, selon l’étage évidemment mais surtout selon l’état du bien, l’écart de prix peut être réel."

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

En revanche, cela devrait faciliter les décisions d'achat et de vente. "Plus on rassure les deux parties sur le fait que le prix est juste, plus on facilite la vente. Plus on augmente la confiance, plus on améliore la fluidité du marché", analyse Sébastien de Lafond, président de Meilleursagents.com, interrogé par Le Monde .

Un nouveau rôle à trouver pour les agents immobiliers

Dans cette nouvelle configuration, les agents immobiliers resteront-ils les acteurs centraux de ce marché ? "C’est une formidable aide pour les agents immobiliers", rétorque Maël Bernier, "car ça leur permet de faciliter la rencontre entre un vendeur et un acheteur sur un prix, avec une base réelle qui peut limiter la gourmandise de l’un et mettre l’autre face à la réalité du marché".

La suite après cette publicité

Leur métier devrait pourtant se réinventer, prévient dans Le Monde Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) : "Les agents devront montrer qu’ils apportent une réelle valeur ajoutée au vendeur et à l’acheteur en termes d’estimation du bien, de capacité de médiation entre les deux parties. La profession va devoir améliorer ses pratiques." Et mettre ainsi fin à certains abus liés à l'opacité du marché.

*En raison d'une législation différente, les données ne sont pas accessibles dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Moselle et Mayotte.

Cet article vous a plu ? Vous aimerez aussi...
Recevoir la newsletter économie
Plus d'articles à découvrir