Roger et Monique, deux retraités, sont devant une agence immobilière de Deauville, et regardent les prix des maisons. "C’est cher…", souffle Monique. "Aussi cher qu'à Paris", répond Roger. Si vous avez l’intention d’acheter un appartement ou une maison prochainement, attention. Dans les stations balnéaires françaises, les prix ont explosé ces deux dernières années, dans trois régions notamment : la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne ou encore la Normandie.
Pas assez de biens sur le marché
Ces deux retraités qui pensaient s’installer dans le coin à l'avenir vont être obligés de revoir leur projet. Selon les professionnels de l’immobilier, c’est avant tout un problème de demande. Les personnes sont nombreuses à vouloir s'installer dans la région et les biens disponibles sur le marché sont insuffisants. Conséquence, les prix flambent.
"On a l’exemple d’un appartement vu sur l'hippodrome où le prix de vente s’est établi à 7.900 euros le mètre carré, là où en 2019, on peinait peut-être à vendre les appartements autour de 5.000 euros, ce qui représente un peu plus de 50% d'augmentation", détaille Eric Leheup, directeur de l’agence Citya de Deauville.
Une augmentation des prix colossale
Un cas particulier, mais qui démontre bien une tendance. L'augmentation des prix de l’immobilier à Deauville est colossale. Sylvie et Thierry, qui habitent la ville, s’estiment chanceux d’avoir acheté au bon moment. "Je pense qu’en deux ans, notre maison a déjà dû prendre… Plus de 30%, on l'a acheté 258.000, à mon avis, elle coûte 310.000 euros aujourd'hui", avance Sylvie.
Ce qui représente donc une plus-value d’un peu plus de 50.000 euros en deux ans. En Normandie, selon une étude de la Fédération Nationale de l'Immobilier, depuis 2019, le mètre carré a augmenté en moyenne de 30%.
Les prix augmentent sur tout le littoral
Les acheteurs sont de plus en plus nombreux et les prix s'envolent dans toutes les zones littorales. D'après la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), les tarifs avaient commencé à augmenter avant la crise du Covid-19, mais ils ont bondi de 24,2% les deux années suivantes.
"À partir du mois de mai 2020, on a eu une accélération extrêmement importante de l'augmentation de toutes ces stations balnéaires. Ça signifie qu'à l'issue du premier confinement, les Français se sont massivement tournés vers la résidence secondaire qui pouvait leur procurer un confort de quiétude", explique Jean-Marc Torrollion, le patron de la FNAIM.
>> LIRE AUSSI - Plus grand, hors centre-ville, avec jardin... Les tendances des achats immobiliers post-Covid
"Quand on regarde l'Occitanie, plus 3,8% dans les deux ans qui ont précédé le premier confinement, plus 20% dans les deux ans qui ont suivi ce confinement. Un appartement à La Grande-Motte qui valait 320.000 euros avant le Covid, aujourd'hui, il vaut pas loin de 400.000 euros."