Depuis le 1er janvier, les biens immobiliers les plus gourmands en énergie ne peuvent plus être remis sur le marché de la location. Au total, ce sont quelque 700.000 logements qui sont concernés par ce changement de législation. Le couperet, c’est le DPE, le diagnostic de performance énergétique, qui détermine la classification du bien. Aujourd'hui, certains professionnels de l’immobilier redoutent qu’ils ne pèsent sur le marché en 2023.
50.000 diagnostics par semaine
En 2022, le marché de l’immobilier a vécu une bascule. Après l’été, le nombre de transactions et le prix du mètre carré ont baissé. Pour Charles Marinakis, président de Century 21 France, l’augmentation des taux de crédit a évidemment joué, mais l’importance grandissante des diagnostics de performance énergétique également. Or, selon lui, les moyens manquent. "Les diagnostiqueurs ne sont pas capables de le faire, ils n’ont pas tous les bonnes certifications et si vous avez des travaux à faire, vous ne trouvez plus les artisans pour les faire", explique-t-il. "Donc quand bien même on voudrait appliquer les textes et le faire, on est en manque de moyens. On n’est pas en ordre de marche pour respecter les textes."
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C’est faux répondent les diagnostiqueurs. 50.000 évaluations sont réalisées chaque semaine en France. "Peut-être que certains crient au loup car ils ne veulent pas faire les travaux parce que cela leur coûte des sous et parce que cela leur fait perdre du rendement dans leurs biens immobiliers", répond Yannick Ainouche, président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fédération nationale de l’immobilier. D’ici 2034, l’interdiction à la location doit concerner près de 14 millions de logements.