Les principales fédérations patronales de la construction et de l'immobilier réclament à Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte publiée lundi par Le Parisien, un "électrochoc" pour relancer la production de logements neufs. "Quand l'État prendra-t-il la véritable mesure du risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du 'pouvoir d'habiter' à laquelle font face nos concitoyens ?", demandent les présidents de six fédérations (FFB, Pôle Habitat, Fnaim, FPI, Unis, Procivis).
"Un électrochoc est indispensable : des mesures applicables immédiatement et puissantes sont nécessaires pour éviter que cette crise ne s'accentue encore", écrivent-ils. Le rythme de la construction de logements neufs a dégringolé ces derniers mois, victime du renchérissement des coûts de construction et des difficultés d'accès au crédit. Le volet Logement du Conseil national de la refondation (CNR), censé répondre à ces problématiques, devait rendre le 9 mai ses conclusions, très attendues, mais la restitution a été reportée d'un mois, "en raison d'une contrainte d'agenda" selon le ministère, suscitant des commentaires irrités.
"Système de sur-dépenses publiques"
Les déclarations d'Emmanuel Macron dans une interview à Challenges, où il a appelé à une "conférence des parties" pour répondre à la crise du logement et fustigé "un système de sur-dépenses publiques pour de l'inefficacité collective", ont également fait bondir plusieurs acteurs. "Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l'expression d'une volonté présidentielle claire et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux", répondent les fédérations professionnelles.
"Votre gouvernement connaît les propositions des professionnels que nous représentons pour répondre à la demande toujours forte des ménages et leur redonner du pouvoir d'achat immobilier. Il sait quels leviers actionner, notamment en soutien aux collectivités, pour relancer l'offre de logements et, au-delà d'un financement public lié à l'urgence, nous avons besoin de solutions bancaires", poursuivent-ils.