Ce lundi matin, Europe 1 se penche sur le programme de la majorité et plus précisément sur les mesures de pouvoir d’achat. "La marge de manœuvre budgétaire de la France est nulle", a prévenu Bruno Le Maire la semaine dernière. Le programme défendu par Gabriel Attal ne se prive pas de nouvelles dépenses. Le camp présidentiel se laisse tenter à son tour par une forme de démagogie budgétaire. La majorité sortante pilonne les programmes dépensiers de ses opposants, mais elle aussi commence à promettre la lune aux électeurs.
Il y a évidemment l’indexation des retraites sur l’inflation qui coûtera plus de cinq milliards d’euros, il y a aussi l’exonération des frais de notaire pour les primo-accédants, chiffrée à plus de trois milliards d’euros annuels par l’Institut Montaigne. Il faudra aussi deux milliards d’euros de plus pour porter la prime Macron exonérée de charges à 10.000 euros Enfin, le camp présidentiel promet un allègement des charges patronales sur les bas salaires. Une mesure qui rappelle celle du RN pour booster les rémunérations.
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Une dizaine de milliards d’euros
Économiste chez Asterès, Sylvain Bersinger souligne l'incohérence budgétaire du programme macroniste : "On est sur un coût total pour les finances publiques qui atteindrait une dizaine de milliards d’euros. En même temps, il y a une règle d’or dans le programme qui est de ne pas augmenter les impôts. Donc mécaniquement, il y a quand même un petit creusement du déficit d’environ 10 milliards d’euros par an". En fin d'année, le déficit pourrait ainsi atteindre 6% du PIB, ce qui compromettrait un peu plus la promesse d'un retour à 3% en 2027.
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Seule mesure de pouvoir d’achat qui ne coûterait rien à l’État : la baisse de 15% des factures d’électricité promise grâce au recul des prix de marché. Enfin, du côté des recettes, la seule piste nouvelle à ce stade réside dans la création d’une taxe sur les rachats d’actions des entreprises et selon l’Ifrap, elle ne rapporterait que 300 millions d’euros.