Réindustrialiser, un mot à la mode depuis quelques jours. Le gouvernement a présenté, ce mardi, son projet de loi industrie verte et son objectif est de ramener la part de l’industrie en France à 15% du PIB, contre 10% en 2023. Le gouvernement a aussi la volonté de décarboner l’industrie, qui émet quasiment 20% des gaz à effet de serre en France. Avec ce plan, l’exécutif se donne les moyens de ses ambitions.
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Une première réponse européenne
500 millions d’euros par an pour le crédit d’impôt Industrie Verte, ou encore cinq milliards d’euros d’argent privé, c’est-à-dire l’épargne des Français, fléché vers ce type de projet chaque année. Et la liste des financements est encore longue.
Certes, ces montants restent inférieurs aux 400 milliards de dollars du plan pour le climat lancé par Joe Biden, mais pour Bruno Le Maire, ce projet de loi est une première réponse européenne aux subventions américaines : "Nous n’avons pas à rougir de la comparaison avec l’Inflation Reduction Act. Et je pense que si chaque état européen s’engageait avec autant de force, les chiffres seraient comparables".
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Diviser par deux les délais d'implantations industrielles
Au-delà du chèque des financements, l’ambition du gouvernement est aussi de diviser par deux les délais d’implantations industrielles. Une première étape qui est nécessaire selon Patrice Geoffron, professeur d’économie à Dauphine : "9 mois en Allemagne (pour une implantation industrielle, ndlr), 17 mois pour la France, en moyenne. Dans la mesure où notre base industrielle est plus réduite, on ne peut pas se permettre en plus d’avoir des délais de déploiement qui soient plus longs".
Un point cependant n'apparaît pas dans le projet de loi, celui des contentieux qui peuvent parfois freiner les projets. Sur ce sujet, Bercy réfléchit à une mesure séparée.