Il y a un an, Jacques Attali, économiste et écrivain, alertait sur "l'inflation brutale et discontinue à venir". La perspective d'une inflation à 10% d'ici la fin de l'année paraît désormais envisageable tout comme les risques de désordres sociaux. "Il va falloir continuer à amortir le choc. On protège de l'inflation par l'impôt. Faut-il protéger tout le monde ? Le grand débat qu'il faudrait avoir est celui de mettre toutes les protections sous conditions de ressources, cela veut dire que les plus riches ne doivent pas être protégés et que les moins riches doivent l'être", a-t-il déclaré sur Europe 1 lundi.
Comment définir une personne riche ?
Mais comment fixer le curseur ? "C'est à la politique de le fixer", a poursuivi Jacques Attali au micro d'Europe 1. "L'impôt sur le revenu a défini ce que signifie être pauvre, ceux qui ne sont pas taxés, être riche, ceux qui sont très taxés. Il y a beaucoup d'allocations ou d'avantages qui ne sont pas sous conditions de ressources", regrette-t-il. "Mettre sous conditions de ressources, ça veut dire créer les conditions d'une acceptation démocratique du fait que certains sont protégés et d'autres sont assez riches pour le prendre sur eux."
"Les grands pays qui réussissent le mieux sont les pays les plus justes socialement, la Finlande, le Danemark, la Norvège, la Suède... Nous avons tous les moyens de rester une grande puissance de l'économie de la vie et d'être un grand pays de l'éducation et de la justice sociale", a-t-il conclu.