Le montant de l'aide destinée aux ménages les plus modestes pour contrer l'inflation sera "défini cet été", a indiqué mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, ajoutant qu'aucune proposition de chèque alimentaire "ne tient la route" pour l'instant. Mardi, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé qu'une indemnité inflation serait versée "à la rentrée" aux plus modestes, "directement sur le compte en banque, en une fois, tenant compte naturellement du nombre d'enfants dans la famille". Elle avait par ailleurs indiqué que la réflexion continuait sur un chèque alimentaire plus ciblé sur les produits "de qualité" et "bio".
L'aide versée à la rentrée
L'aide "sera versée à la rentrée et nous définirons le montant cet été. Nous n'avons pas encore défini tous les paramètres, je pense que ce serait juste que ce soit concentré sur les ménages les plus modestes, ceux qui ont réellement des difficultés pour s'alimenter correctement", a déclaré le ministre sur BFMTV/RMC. Concernant le chèque alimentaire qui permettrait d'acheter des produits alimentaires locaux, durables, voire bio - une promesse de campagne d'Emmanuel Macron -, "je suis prêt à regarder toutes les propositions, mais il faut tout simplement qu'elles tiennent la route, c'est-à-dire qu'elles puissent être utilisées immédiatement par les Françaises et les Français", a poursuivi Bruno Le Maire.
"Je ne vais pas leur dire 'on a trouvé un super dispositif, vous allez pouvoir aller dans votre magasin prendre des produits bio ou sourcés français qui vont bénéficier strictement aux producteurs français', non je ne sais pas faire, j'ai l'honnêteté de le reconnaître, personne ne nous a proposé un dispositif qui soit immédiatement opérationnel maintenant face à un pic inflationniste qui est maintenant", a détaillé Bruno Le Maire. "Notre grande difficulté", c'est de "cibler sur les produits agricoles français", a-t-il souligné.
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"Ma responsabilité, c'est que chaque Français puisse manger à sa faim"
"Donner de l'argent public pour payer des produits alimentaires qui ont été fabriqués en dehors de France et qui vont aller à des producteurs en dehors de France, cela ne m'intéresse pas trop. La logique, c'est que nos compatriotes puissent s'alimenter bien et aussi que cela puisse profiter aux producteurs français. Aujourd'hui, on n'a pas résolu le problème", a renchéri le ministre. "On ne peut pas accepter que dans une grande puissance économique mondiale, vous ayez des familles qui n'arrivent pas à nourrir correctement leurs enfants, c'est révoltant. Ma responsabilité, c'est que chaque Français puisse manger à sa faim", a-t-il ajouté.