Comment faire face à l'inflation en tant qu'industriel ? Cette année, la France connaît une importante hausse des prix, principalement sur les produits alimentaires. Afin de la combattre et d'en limiter les effets, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a reçu fin août les plus gros industriels de la consommation à Bercy. Après cet entretien, un accord aurait été trouvé. "Ils ont pris un premier engagement : les prix ne vont pas augmenter ou vont baisser" pour 5.000 références, avait alors annoncé Bruno Le Maire sur France 2.
Pour l'occasion, Miloud Benaouada, président de Barilla/Harrys France et Europe de l'Ouest, est l'invité de l'émission La France bouge. Au micro d'Elisabeth Assayag, il évoque des négociations commerciales, où il est parfois difficile de trouver un terrain d'entente.
Défendre cette industrie
Les négociations sont-elles vouées à changer ? Les industriels sont-ils amenés à négocier plus souvent dans l'année ? "C'est la réalité. Cela fait partie de cette espèce de cacophonie, à croire que je ne réponds pas au téléphone de mes clients et qu'on se voit une fois par an. Moi, mes clients, on les voit une fois par mois, on s'appelle tous les trois jours", insiste Miloud Benaouada. Mais que peuvent bien se dire industriels et clients ? "Qu'il faut qu'on défende cette industrie et qu'on arrête de nous pointer du doigt", souligne-t-il au micro d'Elisabeth Assayag.
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Lors des dernières négociations, le groupe Barilla/Harrys a réussi à trouver un terrain d'entente. Fin août, sur France 2, Bruno Le Maire avait même cité la marque de pâtes en soulignant qu'elle avait baissé ses prix et qu'elle avait "joué le jeu". "On a une séquence de détente de prix sur les céréales, que l'on a répercutée dans nos prix avec les consommateurs et les clients", indique le patron France de Barilla.
Un rapport de force inversé
Pourtant, le rapport de force se trouve inversé dans les négociations. "Moi, je représente 0,35% du chiffre d'affaires de mes clients. Le plus petit de mes clients représente 20% de mon chiffre d'affaires. Le rapport de force est donc totalement différent", reconnaît Miloud Benaouada. Pour lui, ce n'est donc pas possible d'entendre aujourd'hui que l'industrie agroalimentaire impose à la grande distribution. "Avec 0.35% du chiffre d'affaires de n'importe qui, vous croyez réellement que je suis aujourd'hui en posture d'imposer quoi que ce soit à mes clients ?", interroge-t-il.
Malgré tout, le président de Barilla France précise qu'il est très fier du métier qu'il fait et du travail que font ses collaborateurs. Il avoue même que la meilleure période que l'entreprise a connu est celle vécue durant la crise sanitaire. "Parce qu'à ce moment-là, on a travaillé ensemble et on avait un intérêt commun qui était de nourrir les gens. Et ça, c'est la mission première", conclut-il au micro d'Elisabeth Assayag.