Si la guerre en Ukraine a fait exploser le cours de l'or noir, l'or jaune est loin d'être en reste. Une hausse historique qui découle directement d'une augmentation des achats d'or, liés en partie à une situation de panique, le conflit entrainant à la fois une instabilité sur le continent et l'effondrement des bourses européennes. Ce matin, comptez 1.900 dollars pour 31 grammes, une once d'or. Jusqu'à 2.000 dollars, même début mars, son plus haut niveau depuis huit mois. L'or est une valeur refuge qui ne s'effondre pas. En France, Godot & Fils, une entreprise spécialisée dans le négoce de métaux, note le même engouement dans ses 45 boutiques.
Dans le coffre-fort de cette boutique parisienne, un lingot d'or d'un kilo, huit centimètres de long, quatre de large... Il vaut aujourd'hui 60.000 euros, soit quatre fois plus qu'il y a 20 ans. Après avoir passé les deux portes sécurisées, ce client discret vient acheter le précieux métal. "Il y a des cours extrêmement élevés", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Il n'y a pas mieux à faire en ce moment en termes de placement, parce que c'est sécurisé et que, malheureusement, la valeur de l'or, c'est le reflet du malheur des autres", détaille-t-il.
Le 18 carats au prix du 24 carats habituel
Comme à chaque crise géopolitique ou économique, Alexis Monceau, le gérant des lieux, croule sous les coups de fils. Les demandes d'investissement ont augmenté de 50% en un mois et demi. D'autres profitent aussi de la hausse des cours pour revendre leur or. Depuis deux semaines, "la revente a explosé" assure le gérant "parce que les clients n'ont jamais vu le kilo d'or aussi haut" : "Ce sont des clients qui ont investi il y a quelques années et qui profitent de la hausse maintenant."
Et d'ajouter que sa boutique achète actuellement "le 18 carats, quasiment au prix du lingot d'or 24 carats" d'il y a deux-trois ans. Au sous sol, les coffres-forts en location sont aussi pris d'assaut par des particuliers soucieux de mettre en sécurité leurs nouveaux trésors.