C'est un peu le serpent qui se mord la queue. Alors que le nombre de demandeurs d'emplois a baissé de 1% au premier trimestre 2018, Pôle emploi pourrait… licencier. Quelque 4.000 postes d'agents, sur les 55.800 que compte l'organisme, pourraient être supprimés d'ici à trois ans, rapporte le Journal du Dimanche. Les syndicats ne cachent pas leur inquiétude.
4 milliards de coupes budgétaires d'ici 2022. C'est Jean Bassères, le directeur général de l'organisme, qui a lui-même avancé ce chiffre, il y a trois semaines, au cours d'une convention managériale. Mais celui-ci pourrait bien être encore plus élevé, croit savoir l'hebdomadaire. Car le gouvernement estime que l'embellie sur le front de l'emploi ne nécessite plus autant de conseillers. Sur la période 2018-2022, les coupes budgétaires devraient en outre atteindre 4 milliards d’euros.
"C'est surréaliste !". "4.000 postes en moins, c’est surréaliste !", s’alarme dans le JDD David Vallaperta, conseiller et élu CFDT au comité central d’entreprise. La baisse du chômage ne signifie pas une diminution de notre charge de travail, car il y a une forte hausse des demandeurs d’emploi cumulant une activité partielle et une allocation".
"Pas de décision prise", affirme la direction. À ce stade, "il n’y a pas de décision prise quant aux effectifs. Cette question devra être abordée dans un contexte qui prend en compte les nouvelles charges pesant sur Pôle emploi", affirme de son côté la direction. En 2018, 1.380 contrats aidés ainsi que 297 postes équivalents temps plein ont déjà été supprimés.
Ces questions, ainsi que celles des nouvelles missions de l'organisme, seront évoquées le 24 mai lors d’un comité central d’entreprise mais surtout à partir de septembre, lors de la négociation de la prochaine convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi pour la période 2019-2021. Un peu plus de 5,6 millions de Français sont actuellement inscrits à Pôle emploi.