La France "mettra en oeuvre ses décisions nationales" sur la taxation du numérique, en attendant un accord international, a répliqué vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire aux menaces de représailles de Donald Trump.
"Nous souhaitons parvenir à un accord"
"La taxation universelle des activités digitales est un défi qui nous concerne tous. Nous souhaitons parvenir à un accord sur ce sujet dans le cadre du G7 et de l'OCDE. En attendant, la France mettra en oeuvre ses décisions nationales", a déclaré Bruno Le Maire.
Donald Trump a dénoncé vendredi la "stupidité" du président français Emmanuel Macron, menaçant de taxer le vin français en représailles à l'imposition d'une taxe française sur les géants du secteur des hautes technologies, dite taxe Gafa. "La France vient d'imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu'un devait les taxer, cela devrait être leur pays d'origine, les Etats-Unis", a tweeté le président américain. "Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J'ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français!", a-t-il ajouté.
La menace de taxes douanières supplémentaires
La taxe dite Gafa, acronyme désignant les géants du numérique Google, Amazon, Facebook et Apple, crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur le bénéfice, souvent consolidé dans des pays à très faible fiscalité comme l'Irlande, mais sur le chiffre d'affaires, en attendant une harmonisation des règles au niveau de l'OCDE. En juin, Donald Trump avait déjà laissé entendre qu'il pourrait infliger des taxes douanières supplémentaires à la France. Il avait alors argué qu'il fallait corriger une concurrence jugée "déloyale".
"La France taxe beaucoup le vin et nous taxons peu le vin français", avait alors dénoncé le président américain au cours d'un long entretien sur CNBC. Le vin français est réputé pour être "très bon", avait commenté l'hôte de la Maison-Blanche, qui ne boit pas d'alcool. Mais les viticulteurs américains se plaignent du fait qu'il entre sur le sol américain "pour rien". "Ce n'est pas juste, nous allons faire quelque chose pour ça", avait-il alors asséné.