Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire recevra "en mai ou juin" les représentants de la grande distribution parmi lesquels ceux de Carrefour, dont les salariés se sont mobilisés samedi pour défendre leurs emplois et leur pouvoir d'achat, a annoncé dimanche Bercy.
Invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a réagi après le mouvement de grève qui a touché quelque 300 magasins Carrefour samedi, point d'orgue de la colère des salariés depuis l'annonce le 23 janvier par Alexandre Bompard, PDG du groupe depuis l'été 2017, d'un "plan de transformation" supprimant des milliers d'emplois. "Je sais que Bruno Le Maire travaille avec la direction de Carrefour et je sais qu'il recevra dans les prochains jours, tous les distributeurs, à commencer par Carrefour", a affirmé le ministre.
"Vigilance" de l'État sur l'accompagnement des salariés. Interrogé par l'AFP, Bercy a précisé qu'"une rencontre" était bien programmée, mais "en mai ou juin, avec l'ensemble des acteurs de la grande distribution". Cette rencontre avait été annoncée le 23 janvier, a précisé un porte-parole, par Bruno Le Maire lui-même. Ce dernier avait alors assuré que l'État serait "très vigilant sur l'accompagnement de chaque salarié" touché par le plan de Carrefour, en marge d'une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles.
Permettre aux salariés de "rebondir". Dimanche, Gérald Darmanin a affirmé "comprendre que la direction de Carrefour essaie de comprendre ce qui se passe dans cette révolution numérique de consommation logistique". "Notre travail à nous, c'est de permettre à ces salariés de rebondir, de les former", a-t-il dit. "Auchan a fait une alliance incroyable avec Alibaba ce grand partenaire chinois, regardez ce qu'a fait Monoprix cette semaine avec Amazon (...) c'est nos habitudes de consommation qui changent", a encore déclaré le ministre des Comptes publics.
Plan social. Au-delà des suppressions de postes annoncées au sein du groupe Carrefour -2.400 dans les sièges via un plan de départs volontaires, 2.300 via un plan social dans les magasins de proximité (273 ex-Dia vont fermer)-, l'annonce récente d'une participation moyenne de 57 euros, contre 610 l'an dernier, vue comme une "aumône" ou un "pourboire", a aussi catalysé la colère des salariés.