Le gouvernement prépare un plan de soutien à la filière automobile pour lui permettre de surmonter la crise déclenchée par l'épidémie de Covid-19. Il devrait notamment inclure des mesures d’incitation à l’achat de véhicules moins polluants. "Nous privilégierions les véhicules électriques et ceux qui produisent le moins de CO2", a fait valoir le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans la matinale d’Europe 1 vendredi. Les hybrides rechargeables devraient également figurer dans le champ des aides sur lesquelles planche Bercy.
"Avant de préparer un plan, il faut savoir où nous voulons aller", explique Bruno Le Maire. "Nous voulons une relance verte. Il faut faire de la réponse à cette crise un levier pour décarboner notre économie", soutient le ministre. "Chaque décision que nous allons prendre, sur chaque plan - l’automobile, l’aéronautique et le tourisme -, sera jugée à l’aune de cette exigence environnementale." Ainsi, en ce qui concerne le secteur automobile, "tout ce qui permet le renouvellement de la flotte française, pour que les véhicules émettent moins de CO2, va dans le bon sens".
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Les demandes du secteur
Alors que le Conseil national des professions de l'automobile (le CNPA) espérait que ce plan soit l'occasion d'un recalibrage du dispositif de la prime à la conversion, celle-ci devrait conserver sa mouture actuelle. "Il y a une prime à la conversion qui a dans son champ les véhicules thermiques les moins polluants, les véhicules essence Crit'Air 1 et les véhicules diesel Crit'Air 2 récents. Je ne vois aucune raison de changer les paramètres", répond Bruno Le Maire.
Le CNPA demande également une revalorisation du bonus écologique, qui aide les Français à acheter un véhicule propre neuf, électrique ou à hydrogène, et qui pourrait passer de 6.000 à 8.000 euros. Un montant que le ministre n’est toutefois pas encore en mesure de confirmer : "Nous sommes en discussion", balaye-t-il.
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Des engagements de localisation des productions
En contrepartie des dispositifs de soutien qui seront annoncés, l’exécutif devrait réclamer des engagements de relocalisations de la part des principaux constructeurs. "Personne ne pourrait comprendre que l’on apporte de l’aide sous la forme d’un plan sectoriel ou sous forme de prêt garanti par l’Etat, sans qu’il y ait des engagements de localisation des productions", martèle Bruno Le Maire, qui assure que des discussions sur ce point vont s’engager avec Renault et PSA.
"Nous travaillons à ce que le rendez-vous avec le président de la République, la semaine prochaine, soit un moment de refondation de l’industrie automobile française vers une industrie décarbonée et des véhicules propres", conclut Bruno Le Maire.