Déjà critiqué pour son "injustice", avec la mue de l'emblématique ISF, le premier budget du quinquennat Macron a commencé mardi son parcours à l'Assemblée en commission, où la majorité veut "corriger les angles morts" et les opposants de droite et de gauche formuler des contre-propositions.
Retrouver une "crédibilité en Europe". Mélange de coupes budgétaires et de baisses d'impôts ciblées, le projet de loi de finances 2018 est "le budget des promesses tenues", vante le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Et la France, dernier pays de la zone euro en procédure de déficit excessif avec l'Espagne, doit retrouver sa "crédibilité en Europe" et s'ancrer sous la barre des 3% de déficit public, plaide le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Tirs croisés en commission. Depuis plusieurs semaines, la gauche dénonce un budget de "cadeaux aux riches". Les Républicains critiquent un budget "anti-propriétaires", "anti-retraités" (avec la hausse de CSG dans le projet de budget de la Sécu), ou "anti-collectivités". Ces tirs croisés ont commencé à se répercuter, courtoisement, en commission des Finances, où une quarantaine d'amendements ont été examinés mardi sur les 550 du volet recettes fiscales.
Les seuls échanges un peu tendus ont porté sur le quotient familial. Des députés LR, MoDem et Constructifs ont plaidé pour remettre en cause le plafonnement, sans convaincre les élus LREM, qui ont défendu une révision "en profondeur" de la politique familiale, via une mission. Une série de réformes controversées, comme celle de la taxe d'habitation, restent au menu mercredi.
Pour Philippe, un "transfert de pouvoir d'achat". Et la transformation de l'impôt sur la fortune en impôt sur la seule "fortune immobilière" (IFI), conjuguée à l'introduction d'une "flat tax" de 30% sur les revenus du capital, va cristalliser nombre d'échanges. Les socialistes de Nouvelle Gauche, qui dénoncent "une armure fiscale" pour les plus riches, comptent décliner leur "contre-budget", revenant notamment sur la réduction des emplois aidés ou des aides au logement. Face aux critiques, Edouard Philippe (issu de LR) "assume" le choix de "réinjecter plus de capital dans l'économie" afin d'"innover et créer de l'emploi". Le chef du gouvernement assure aussi que le "transfert de pouvoir d'achat" vers les actifs "n'a pas d'équivalent" avec la suppression progressive de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, la suppression des cotisations maladie et chômage pour les travailleurs du privé et la hausse de la prime d'activité.