Les dirigeants de Renault ont tenté mercredi de rassurer leur partenaire japonais Nissan, après l'annonce d'un projet de mariage entre le groupe français et le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA) qui, s'il aboutit, bouleversera l'alliance.
Renault envoie un message d'optimisme
"Il y a eu des discussions franches et transparentes sur la récente proposition de FCA à Renault", selon un bref communiqué publié à l'issue d'un conseil opérationnel qui s'est déroulé au siège de Nissan à Yokohama (banlieue de Tokyo). À son arrivée mardi à l'aéroport, le président du conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard, avait livré un message d'optimisme. "Je pense que tous ces événements récents sont très bons pour l'alliance, et je vais veiller à ce que Nissan et Mitsubishi en tirent pleinement parti", avait déclaré le nouveau pilote du partenariat automobile franco-japonais.
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Vers la création du troisième groupe automobile mondial
Fiat Chrysler a présenté lundi une proposition de fusion avec Renault, afin de donner naissance au troisième groupe mondial du secteur. L'opération pose de nombreuses questions sur l'avenir de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, née en 1999 et déjà fragilisée par l'éviction de son bâtisseur Carlos Ghosn, à la suite de son arrestation en novembre au Japon. "Nous pensons que les bénéfices (...) s'étendront aussi aux partenaires de l'Alliance, Mitsubishi et Nissan", a estimé le patron de FCA Mike Manley.
En comptant Nissan et Mitsubishi, la fusion créerait un ensemble de près de 16 millions de véhicules - loin devant le colosse allemand Volkswagen (10,6 millions) et Toyota (10,59 millions) -, en position de force pour aborder les mutations de l'industrie automobile (électrification, conduite autonome, véhicules connectés...).
Un projet accueilli fraîchement par Nissan-Mitsubishi
Chez Nissan, qui s'interroge sur ce que sera sa place dans ce nouvel attelage, l'annonce de Fiat Chrysler a initialement été accueillie avec réserve, voire scepticisme pour certains, alors que le constructeur japonais venait de rejeter une offre de rapprochement avec Renault pour se concentrer sur son redressement. Face à la presse, son patron Hiroto Saikawa s'est dit plutôt ouvert à l'idée, jugeant qu'une extension du partenariat actuel pouvait être positive. "Mais je veux regarder de près le projet en ayant à cœur les intérêts de Nissan", a-t-il dit avant la réunion, selon des propos rapportés par les médias locaux.