Alexis Tsipras va connaître lundi une journée d'une rare intensité. Probablement l'un des plus importants depuis le début de la crise qui frappe le pays. Le Premier ministre grec s'apprête à rencontrer les dirigeants des institutions créancières de la Grèce (UE, BCE, FMI) ainsi que les chefs d'Etat européens lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles. A la clef ? Peut-être un accord et le déblocage de 7,2 milliards d'euros, dernière tranche du plan d'aide dont bénéficie Athènes. Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires qui sera au cœur des négociations, était l'invité d'Europe 1 lundi.
"Le sort de la Grèce et de l'euro en jeu". "Cette fois, c'est décisif", estime d'emblée Pierre Moscovici, évoquant cette journée de lundi. "Le sort de la Grèce mais aussi de l'euro se jouent en bonne part aujourd'hui, il reste peu d'heures", ajoute le commissaire qui dit croire en un accord. La pression ne cesse de monter à l'approche de deux échéances importantes : le programme d'aide s'achève le 30 juin, date à laquelle la Grèce doit aussi rembourser au FMI 1,5 milliard d'euros.
Les dernières propositions de la Grèce soumises dimanche soir vont "dans le bon sens", juge Pierre Moscovici. "Elles peuvent permettre une base à un accord", avance-t-il. Demain verra-t-il la fin du suspens ? Le commissaire se refuse de faire de la politique fiction mais il "espère" cependant.
Il n'est pas question d'"austérité". Il attend toutefois que la Grèce soit "sérieuse" en remboursant sa dette, en instaurant un système de retraites et de TVA "financièrement soutenable". "Pas de l'austérité", tempère-t-il mais "de la soutenabilité, du sérieux".
"Pas de réformes, pas de déboursement". L'ancien ministre de l'Economie français rappelle les trois dossiers sur lesquels les négociations portent : "dégager un surplus primaire, l'excédent budgétaire hors dette, de 1% du PIB cette année", "la TVA pour qu'elle fournisse des recettes à l'Etat grec", "les retraites qui doivent être moins coûteuses". Ces dernières représentent 17% du budget grec, contre 13% en moyenne dans le reste de la zone euro, rappelle le commissaire. Une avancée sur chacun de ces dossiers débloquerait une aide financière à Athènes comme le résume Pierre Moscovici : "pas de réformes, pas de déboursement".
Moscovici : "Le sort de la Grèce et de l'Euro...par Europe1fr