Plus dynamiques que prévu, les dépenses des collectivités pourraient aggraver le déficit public de la France de 16 milliards d'euros en 2024, s'est inquiété Bercy lundi, dans un courrier adressé à des parlementaires et consulté par l'AFP. Dans cette lettre adressée aux rapporteurs généraux et aux présidents des commissions des Finances des deux assemblées, le ministre démissionnaire des Finances, Bruno Le Maire, et son ministre démissionnaire délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave s'inquiètent de l'"augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités".
Modification à la charge d'un "prochain gouvernement"
Ce surcroît de dépenses pourrait "dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d'euros par rapport" à la trajectoire de déficit envoyée à Bruxelles au printemps. Déjà abaissées de "près de 30 milliards d'euros" au printemps, les prévisions de recettes fiscales pourraient par ailleurs ne pas être atteintes "compte tenu de l'évolution de la composition de la croissance, moins favorable aux recettes fiscales".
S'agissant des prévisions macroéconomiques, le gouvernement table désormais sur une croissance de 1,1% en 2024, contre 1% anticipé jusqu'ici, en raison d'un "acquis de croissance à mi-année 2024 plus élevé qu'anticipé et une prévision d'accélération de la croissance au 3e trimestre".
"Il revient au prochain gouvernement de modifier le cas échéant les éléments préparés, à la fois en matière de recette et de dépense", conclut le document. Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Éric Coquerel, (LFI) et le rapporteur général du budget, Charles de Courson (Liot), avaient prévenu vendredi par lettre Thomas Cazenave qu'ils iraient en personne à Bercy consulter des documents budgétaires de 2024 et 2025 si le ministre ne leur envoyait pas d'ici à lundi des "documents de synthèse" permettant de comprendre les travaux en cours.