Alors que le premier tour des législatives anticipées se tient dimanche 30 juin, Europe 1 tente de vous aider à y voir plus clair dans les programmes électoraux. La rédaction s'est penchée sur les nombreuses mesures fiscales du programme du Nouveau Front populaire.
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D’ici à 2027, le Nouveau Front populaire prévoit 150 milliards d’euros de nouvelles recettes fiscales. L’ISF climatique voulu par la formation de gauche devrait rapporter 15 milliards d’euros, soit trois fois l’ISF tel qu’il existait jusqu’en 2018. L'impôt sur le revenu serait aussi redécoupé en 14 tranches au lieu de cinq, rapporterait 5,5 milliards d’euros de plus. Le même barème s’appliquerait sur les revenus financiers, c’est-à-dire les intérêts de livrets bancaires, les revenus d’assurance-vie et les dividendes d’actions, pour près de trois milliards d’euros.
Des mesures recalées par le Conseil constitutionnel ?
"On a quand même le pays qui a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de la zone euro et on va encore rajouter de l’impôt", observe Eric Pichet, professeur d’économie à Kedge Business School. Il estime "qu’on aurait à nouveau un mouvement d’expatriations. Et puis il y aura également des mesures sanctionnées par le Conseil constitutionnel, d’autant qu’il a fixé une limite à 70% des revenus qui ne peuvent pas être taxés". Mais cela reste hypothétique, puisque dans son programme, le Nouveau Front populaire ne précise pas encore à quelle hauteur serait taxée la tranche la plus aisée.
Les héritages, notamment au-delà de 12 millions d’euros, pourraient aussi être taxés. Concernant les entreprises, le Nouveau Front populaire prévoit la suppression de niches fiscales ou encore la taxation des rentes. Au total, près de 80 milliards d’euros de hausse d’impôts sont estimés.