Dominique Marcel est aujourd'hui à la tête de l'une des principales entreprises dans le monde du loisir : la Compagnie des Alpes (les stations de ski de Tignes, La Plagne, Val d’Isère, les Menuires mais aussi le Parc Asterix, le Futuroscope et le Musées Grévin). Mais à la fin des années 90, il fut aussi le directeur de cabinet de la ministre de l'Emploi de l'époque, la socialiste Martine Aubry. Il est donc l'un des pères fondateurs d'une mesure qui ne cesse d'être au cœur de l'actualité depuis sa création : les 35 heures. A l'heure où le projet de loi El Khomri prévoit de les assouplir comme jamais, qu'en pense Dominique Marcel ? Il était dimanche l'invité d'Ecosystème, l'émission d'économie d'Europe 1.
Eviter les "tabous". "J'assume totalement avoir été directeur de cabinet de Martine Aubry. A un certain moment, les 35 heures ont été une acquis social, une avancée. Ca a aussi permis de créer des emplois à cette époque", assure Dominique Marcel. Mais le PDG reconnaît également : "en même temps, il y avait des rigidités, des obstacles, que l'on a vus à l'expérience. Les 35 heures ont d'ailleurs été assouplies à plusieurs reprises". Selon lui, il est "ridicule d'accuser les 35 heures de tous les maux du monde". Mais il insiste également : "il ne faut jamais avoir de tabous".
"Évitons les guerres de religion". La loi El Khomri qui, sans remettre en cause les 35 heures, multiplie les dérogations pour les contourner, va-t-elle dans le bon sens ? "Oui", répond Dominique Marcel. "Il ne faut pas faire n'importe quoi avec les principes, les acquis sociaux et il faudra faire un inventaire complet de cette loi pour s'en assurer. Mais il faut avancer sur ce sujet. Il y a des choses que l'on ne comprend plus sur le droit du travail, extrêmement complexe, notamment pour les petites entreprises. Ça créé des incertitudes. Bougeons, évitons les anathèmes et les guerres de religions sur ce sujet", conclut-il.