Les baisses d'impôt doivent cibler "en priorité" les classes moyennes, a estimé Bruno Le Maire dans un entretien au journal Les Echos publié mardi soir, alors que l'examen du "grand débat national" démarrait à l'Assemblée nationale, une semaine avant sa clôture officielle.
"Prêter la plus grande attention aux classes moyennes qui travaillent"
"L'entrée dans l'impôt sur le revenu est brutale et peut décourager les Français de reprendre un travail. Cette question pourrait être discutée en sortie du grand débat", a ajouté le ministre de l'Économie. "La crise des 'gilets jaunes' est venue d'une inquiétude profonde des classes moyennes face au risque de déclassement, au sentiment de travailler sans être suffisamment rémunéré", a-t-il souligné.
"Notre ligne, avec Gérald Darmanin [le ministre des Comptes publics], c'est de prêter la plus grande attention aux classes moyennes qui travaillent. Travailler, ça veut dire se déplacer, prendre sa voiture, faire garder ses enfants, tout cela a un coût. Je préfère que nous traitions cette question plutôt que de rêver d'un grand soir qui ferait beaucoup de perdants", a-t-il encore ajouté.
La taxe d'habitation sera bien supprimée pour tous les contribuables
Par ailleurs, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a confirmé dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale la suppression de la taxe d'habitation pour l'ensemble des contribuables, hors résidences secondaires, d'ici 2022.
"Je vous confirme que nous avons à accomplir la promesse puis l'engagement du président de la République, pris à la fin de l'année 2017 de la suppression à 100% de la taxe d'habitation sans les résidences secondaires d'ici la fin du quinquennat, c'est-à-dire d'ici l'année budgétaire 2022", a affirmé Gérald Darmanin lors du débat sur le "grand débat national" au palais Bourbon.
Un texte du projet de loi de finances 2020
Le ministre, qui répondait à une question de l'élue socialiste Christine Pirès-Beaune, a ajouté que ce "texte très important" pourrait s'inscrire "sans doute" dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020. "Il n'y aura pas de projet de loi rectificatif manifestement puisque la crise des 'gilets jaunes' et le 'grand débat' ne nous ont pas permis de le mettre à l'ordre du jour", a-t-il précisé.
"Mais nous proposons de le faire dans le cadre du PLF (...) afin que tous les élus de France, avant de retourner devant les électeurs, notamment lors des municipales de 2020, puissent connaître effectivement quelle est la compensation, le dégrèvement, le remplacement, le renouveau de la fiscalité locale", a poursuivi Gérald Darmanin. En janvier, des maires avaient appelé le gouvernement à clarifier sa position sur la taxe d'habitation, dont la suppression engagée était alors susceptible d'être réexaminée pour les 20% de Français les plus aisés.